Dans la série des homonymes nous avions Steve McQueen, l'acteur et Steve McQueen, le réalisateur, nous avons désormais Shane Black, le scénariste et Shane Black, le réalisateur. Shane, scénariste de L' Arme fatale ou du Dernier Samaritain est de la trempe de ces "money makers" d'Hollywood, de ceux qui réussissent à trouver la tonalité juste. Etonnamment, Black le réalisateur ne se contente pas de recycler les bonnes recettes éprouvées.


Le scénario de Kiss Kiss bang bang est inventif en diable, déjouant constamment l'attendu, entremêlant les intrigues complexes sans jamais perdre le fil de la narration, ce qui constitue en soi un réel tour de force. Certes, le pitch n'est pas d'une originalité outrancière : un cambriolage raté, son auteur (Robert Downey Jr) profitant d'un malentendu se retrouve engagé pour jouer dans un film. Pour préparer son film, il se voit confié aux bons soins d'un vrai détective privé gay, aux méthodes douteuses (Val Kilmer). Mais très vite, les deux hommes vont se trouver au cœur d'une véritable intrigue policière en plein Hollywood, avec la mission de retrouver la sœur d'une actrice.


Le pitch est simple donc, mais le développement est excellent, le film n'a de cesse d'alterner les rebondissements trépidants et les situations cocasses voire abracadabrantes, sans jamais céder à la lourdeur. Le comique de répétition n'est jamais indigeste, à l'image du doigt coupé, recousu puis de nouveau sectionné, ou encore cette volonté farouche qui anime le malfrat de faire d'une femme frivole une femme d'honneur constituent des ingrédients délectables.


Le désormais cinéaste ose beaucoup, cependant, la douce folie qui anime le film tout du long est parfaitement enveloppée dans une ambiance sombre, digne des grands films noirs des années 50; hommage ultime, les chapitres construisant la narration portent le titre d'une œuvre de Raymond Chandler.


Au final, ce Kiss, kiss est un pur moment de plaisir, plaisir immédiat qui peut-être ne laissera pas une trace indélébile dans la grande histoire du cinéma, mais qui ravira durant 1h45 et c'est déjà beaucoup...

Yoshii
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le 15 févr. 2018

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Yoshii

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