Les Deux Ami(e)s ou Un coup de pied dans les c**illes du quotidien

On adopte le point de vue d'Evan, un homme avec une vie stable, à savoir un métier envié (architecte), une belle femme artiste, deux beaux enfants (une fille et un garçon bien sûr) et un adorable toutou. Voilà l'accroche : ils s'aiment, tout va bien, les oiseaux sont bleus et la vie est belle dans leur maison si originalement conçue. On rigole puis la famille part en vacances sans le père, assommé de travail. C'est dur d'être dans une maison, seul. Et là paf. 2 filles plutôt jeunes débarquent sous le toit du bel architecte qui ne cherche qu'à aider ces pauvres "brebis" égarées. Mais que va-t-il inexorablement se passer ? La bande-annonce vous le dit et c'est pas très catholique !


L'esthétique aussi candide que dans une publicité d'Apple dans le début du film laisse petit à petit place à une orgie jouissive (dans un sens filmique bien sûr) où tout part à vau-l'eau. Les deux gentilles fi-filles, avec un léger problème psychotraumatique venant de leur enfance, se transforment en psychopathes lunatiques qui aménagent la maison comme le lieu de leur torture sexuelle et mentale enduré par le pauvre Adam euh ... Evan. Vive la fête des pères : c'est la famille qui va être contente !


J'ai aimé l'idée de base : c'est assez rigolo et étonnant par rapport aux autres film qui peuvent parfois être trop strict mais les scènes sont longues et il s'écoule pas mal de temps avant qu'il se passe quelque chose. Un peu comme dans John Wick (le mec se fighte contre tout le monde pour son clébard!), Keanu Reeves apprécie choisir des rôles à première vue classique mais qui relève du grotesque, ce qui les démarquent des films trop conventionnels. Pour continuer à parler de l'histoire, il faut admettre que ça s'essouffle rapidement. On n'a pas de quoi vraiment s'identifier au personnage principal mais on veut savoir le mobile de ces deux tarés. Plus on continue, plus on avance vers une histoire qui s'écorche et qui devient sanglante, folle, perturbante.


Ce film est surtout un délire du réalisateur avec une critique de la lâcheté sexuelle des hommes. "Faites l'amour pas la guerre" qu'ils disaient ! On a eu droit à la baise et à la violence, oui. Et ça c'est jouissif pour le spectateur visé.


La fin ne se prend pas au sérieux à l'image de tout ce film, quasi huis-clos, peut-être pour illustrer nos pulsions qui se réveillent lorsque l'on se retrouve seul.

Irénée_B__Markovic
5

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Créée

le 5 oct. 2015

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Ikarovic

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