Koyaanisqatsi
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Koyaanisqatsi

Documentaire de Godfrey Reggio (1983)

Pour poser le contexte, ce soir était une soirée bien anxiogène pour moi. Demain est le résultat du concours de l’internat de médecine et tout le monde pourra (moi y compris malheureusement) voir accolé un nombre presque arbitraire à côté de mon doux nom. Autant dire que je n’etais pas serein.


De l’autre côté je me souvenais que mon frère m’avait laissé son set d’enceintes SONOS que je n’avais pas installé faute de temps, préparant le dit concours. Il n’en fallait pas plus pour que j’associe l’idee d’installer ces magnifiques enceintes et de les déguster avec l’oeuvre dont j’ai rêvé : Koyaanisqatsi. En effet, j’aspire non secrètement à un jour réaliser des films, ou plutôt mon rêve ou mon trip c’est de coller des images sur de la musique mais pas forcément en mode clip comme on l’entendrait, plus comme ce film. J’avais donc un peu d’apprhension, ce qui s,est confirmé avec ce que je n’avais pas encore compris était l’acte 1 du film en 5 actes, crescendo d’intensite et de beauté . Attention tout ce qui suit est une libre interprétation d’un cerveau peu littéraire et assez atrophié par l’abbatage de bouquins stupides, écrits par des gens se pensant plus intelligents qu’ils ne le sont.


Acte 1 : la nature solide
Des images floues, presque nauséabondes tant elles vacillent, me faisant instantement penser à un réalisateur parkinsonien nous montre, sous une musique déjà étincelante, de vastes canyons et d’une nature parfois plus colorée. C’est beau voire déjà magnifique par moment mais je me dit que je ne comprends pas trop l’idee, je trouve que les images ne collent pas trop à la musique et inversement. Mais j’apprécie, bien que je commence à craindre que 1h30 ainsi me feront piquer du nez


Acte 2 : la révolution industrielle
Dorénavant, on a devant nous, de gros objets, armes, bâtiment. De la ferraille bien solide. Et ça pète littéralement comme au sens figuré. Je ne comprends toujours pas trop ce qui dessine devant moi mais quelque chose monte


Acte 3 : la révolution technologique
Alors là, mes premières larmes d’emotions coulent intérieurement. Une cohérence se développe brutalement et me choque, mais surtout je suis frappé en plein cœur par une beauté qui touche en plein dans mon imaginaire le plus profond, hérité de ma plus tendre enfance où je ne sais quelle anomalie en moi a fait développer une passion quasi autistique pour les bâtiments de megapole filmés de nuit dans les années 80/90. Je me demande même si je n’ai jamais vu des images de ce film avant, tant un sentiment de deja vu m’assaille.
Les images s’accélèrent de manière parallèle, à l'expansion de l'information qui circule dans le monde, c'est vraiment bluffant et on atteint apothéose rarement vu au cinéma ou même ailleurs. Difficile à expliquer, cela ne demande qu'à être vécu


Acte 4 : l’humain
Maintenant les visages sont filmés de près, c’est beau, mon Dieu qu’est ce que c’est beau. On comprend que passe la frénésie entropique, rien n’a de sens sans l’humain. Partie la plus difficile à interpréter tant tout se situe dans les visages.


Acte 5 : Koyaanisqatsi
Je ne vous spolie pas, mais on a un événement important du XXI eme siècle, un drame humain et technologique qui est représenté. L’interprétation est encore une fois très libre. Probablement l’humain rattrapé par la technologie


Conclusion
L’acte 3 m’a vraiment marqué et je suis très reconnaissant envers le film et moi même aussi d’avoir eu la grandeur d’esprit de m’infliger / m’offrir un tel cadeau. Pas déçu du concept
Ma mère passe le générique à dit « chef d’oeuvre » et c’en est allée sec dormir. CQFD
Je n'ai pas mis 10, peut être car aurais-je aimé une vision encore plus universaliste dans le film avec quelques passages dans d'autres régions du monde, mais le fait de concentrer ça dans ce qui semble être aux US, donne un caractère extrêmement profond et touchant également. Donc 9,5 très amplement délivré

Créée

le 25 juin 2019

Critique lue 106 fois

CHRISTUS K

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