Septième Art et demi
Question : il s'est passé quoi ? Devant Krampus, on s'attend à une comédie familiale un peu niaise, mais suffisamment subtile pour laisser entrevoir une large part de parodie autodérisionnelle. C'est en tout cas de cette manière que ça commence. Et puis ça devient un film d'horreur. La fin n'arrive jamais ou presque : l'intrigue bondit, rebondit, et rebondit... jusqu'à une conclusion quasiment mono-imagée et qui sonne comme si elle avait été décidée sur le vif une fois le reste tourné, le tout dans un esprit dicté par la règle "on ne refait rien de ce qu'on a créé jusque là". Suppositions sans fondements bien sûr, mais qui marquent indéniablement dans ce sens jusqu'à nous faire nous exclamer : "euh, bon, OK".
Ajoutez à cela que les accessoires, quoique bien designés, semblent mus par la réincarnation d'Edward Wood lui-même. En tant que spectateur, on n'a aucune idée de ce que le film veut être, et à en croire quelques lignes sur la volonté initiale du réalisateur, il n'a pas été doté de ce qu'on devait ressentir. Les détails précités une fois exclus, Krampus n'est pourtant ni un mauvais film d'horreur, ni une mauvaise comédie, ni un mauvais film de Noël, ni une critique ratée de la folie commerciale des fêtes.
Il fait même de très bons choix dans les personnages, ayant par exemple l'audace d'en placer un germanophone, la grand-mère, qui est certes avant tout un moyen de crédibiliser l'histoire de Krampus, l'anti-Père Noël alémano-autrichien, mais ceci au risque de fatiguer le spectateur lambda à lire les sous-titres même en VO, ou à attendre la traduction de ses propos par un autre personnage. On aimerait juste saisir ce qu'est ce film au juste.