Comme pour la première partie, il y a un regard étranger, bien que celui d'un florentin mais absent depuis longtemps. Celui de Leon Battista Alberti. Un regard étranger qui devient central, puisque représentatif de cette polyvalence de la Renaissance, de cette curiosité, de ce désir de savoir s'étendant à toutes les matières et s'y employant avec enthousiasme. Rossellini poursuit donc l'analyse de toutes les strates de cette société, par le biais de dialogues très écrits. La mise en scène se fait toujours par de simples mouvements de groupes, souvent autour d'un personnage principal, s'inspire évidemment de la peinture. Et lorsqu'elle la rencontre, dans cette séquence à l'église tapissée de fresques, la technique de Rossellini devient quasiment virtuose, mêlant travelling optique et panoramique pour lier tout ce monde avec son milieu.
Détaillé à l'extrême, il est toujours aussi passionnant de voir cette proposition de mise en mouvement d'un savoir sur le Florence.
J'aime particulièrement ces moments où l'acteur s'arrête de jouer, laisse l'interprétation en suspens comme le trou dans les (fausses) fresques du Satyricon, laissant s'y glisser le savoir à jamais perdu sur la Florence de 1430, celui que seul une caméra aurait pu enregistrer : les gestes, le quotidien, l'accent de la langue, le vocabulaire, le clinquant peut-être des peintures, etc... Je rêve même d'un cinéma qui aurait dans sa langue même laissé ce trou travailler et faire forme.