La musique est lascive, Jane Marche aussi, les décors et paysages sont somptueux, le cadrage ultra réussi, la voix de Jeanne Moreau envoutante, mais l'ennui est un peu là, car le charme n'opère malheureusement pas durant toute la durée du film.
Bien sûr tout est suranné : l'intrigue, le style, les dialogues... mais en même temps nous sommes dans les années 20 à Saïgon. C'est très bien écrit : Annaud n'a pas trahi Duras là-dessus, certaines scènes sont visuellement puissantes : le très chaste baiser échangé à travers la vitre de la voiture, jamais vu ailleurs.... Les acteurs sont bons, les images agréables. Mais le charme vaporeux se lève de temps à autres pour céder place à l'ennui.
Le côté érotique très présent, ressemble (et ce n'est pas forcément négatif) beaucoup à des images de papier glacé, ou qu'on aurait déjà vues dans ""Emmanuelle" au point qu'on finit par se demander si elles étaient vraiment nécessaires ? Tony Leung Ka Fai (attention pas Chiu Wai) est séduisant à merveille en aristocrate snob et amoureux de la mauvaise fille tandis que la mère et le frère de la "jeune fille" sont antipathiques à la perfection, seule Jane March n'est pas toujours très crédible.
Tous les ingrédients sont là mais pas l'envoûtement asiatique qu'on aurait pu attendre. A défaut, on a envie de revoir "Emmanuelle".