De l'adultère et de la veulerie

Frédéric mène une petite vie bourgeoise, bien aimable mais un tantinet monotone, entre sa jolie petite famille et son travail qui semble bien ronronner. Tout va au mieux, avec un zeste d’ennui, jusqu’à l’arrivée de Chloé, une ancienne camarade qui ressurgit de son passé, rendant ahuri le brave jeune père de famille. Ses intentions ne laissent pas de doute : elle fait vite état de ses velléités sur sa personne. Emoustillé mais prudent, il lui précise qu’ils ne pourraient se voir que l’après-midi. Ils font les coursent ensemble et commencent à flirter. Mais Frédéric ne cède pas et préfère rentrer au bercail.
Une banale tentative d’adultère prend cadre dans une série de décors assez ordinaires de bureaux et boutiques du triangle d’or. Les appartements et chambres respirent la quotidienneté, qui rappelle avec force le protagoniste qui ne brille pas par son courage. Mi chèvre mi choix mi choix de bout en bout, il ne prend aucune décision et se laisse voguer par les circonstances, et ne finit par trancher que contraint et forcé en ne prenant aucun risque. « Il n’existe aucun problème qu’une absence de solution ne finit par résoudre », disait Henri Queuille, Président du conseil des ministres, cette citation s’appliquant parfaitement à ce cher Frédéric. Il semble que la morale vient à l’esprit de celui qui n’agit pas ou si peu. Ce film permet de réfléchir sur la place de l’adultère comme du courage dans l’intimité. Il s’agit d’un « conte moral », comme le qualifie le réalisateur, et tout comme Ma nuit chez Maud, il s’avère effectivement un tantinet moralisateur, par une voie un peu facile, car, sans l’approuver, il reste assez simple de condamner l’adultère et la veulerie.