Dans une résidence hôtelière très luxueuse, un homme très élégant (Giorgio Albertazzi) rencontre une jeune femme qui ne l’est pas moins (Delphine Seyrig). Il l’aborde au sujet d’une conversation qu’ils auraient eu l’année d’avant à Marienbad. Au milieu d’une galerie de clients remuant le regard vide avec des gestes saccadés, à la manière d’automates, la femme, extirpée de cette mécanique si bien huilée, en conjure n’avoir aucun souvenir de la promesse qu’elle aurait faite à cet inconnu de tout abandonner pour venir vivre avec lui. Cet amour oublié, refusé puis accepté prend forme dans un décor et une mise en scène aussi beaux qu’angoissants, face à la torpeur du passé, la peur de l’oubli, l’immobilisme du poids des habitudes et des obligations du temps présent.
L’analyse du film reste complexe, cette œuvre se laisse appréhender avec difficulté et demande une réflexion active, mais elle reste magistrale par sa profondeur, son esthétisme et son sens métaphysique et psychologique.