L'Antre de la folie par --------------------

Du Carpenter matiné de Lovecraft. Ou l'inverse, peu importe. En tout cas, les éléments des deux parties sont là, faisant de ce film un OVNI cinématographique.

La trame est typiquement lovecraftienne, avec ce début qui se révèle une fin, cette narration qui prend la forme d'un compte-rendu, et surtout ces passages oniriques, de rêveries (ou plutôt de cauchemards) qui nous font douter de tout. Le héros est digne d'être une création du maître de l'horreur, dans son attitude comme dans sa folie.

Carpenter imprime tout de même sa marque, tout d'abord par la B.O., puis par les dialogues qui auraient fait bondir Lovecraft. Le final est l'apothéose du style de Big John, et la mise en abyme renforce le doute.

Ce film est un exemple de mélange d'univers, de technique, et d'ambiance propre à deux artistes très différents. Dans leurs styles, leurs influences, leurs techniques, leurs époques, Carpenter et Lovecraft ne pouvaient décemment se rencontrer. C'est pourtant ici chose faite, et je pense que celà est en grande partie dû au glissement qui s'opère entre les deux mondes. Il est presque insoupsonable, et permet un mélange plus qu'une superposition.

Le jeu d'acteur, de son coté, n'est toujours (comme dans la plupart des films de ce réalisateur) pas a un niveau exceptionnel. On y croit, bien sûr, mais peu de scène resteront gravées dans la mémoire du spectateur. De plus, mais c'est ici un effet recherché, l'ambiguïté entre la folie et l'horreur réelle, le rêve et la réalité, pose un problème majeur dans un film : le doute qui s'instale dans l'esprit ne doit pas devenir une source d'insatisfaction, une sorte de goût amer pendant le film. Or certains passages se rapprochent dangereusement de cette frontière.

En tout cas, je remercie grandement ce site et mes éclaireurs pour cette petite trouvaille. Encore un film avec lequel je vais tanner tout le monde !