Spoilers. Dernier volet de la trilogie de l’Apocalypse de Carpenter, L’Antre de la Folie en est le plus sombre. Car si la fameuse apocalypse est évitée, ou retardée, dans les deux opus précédents, ici elle a bien lieu. Pour clore la trilogie, cette fin est absolument parfaite.


Pour autant, le film lui-même est probablement le moins angoissant. Là où The Thing et Prince of Darkness sont des huis-clos, respectivement dans une base de l’Antarctique et une église californienne, In The Mouth of Madness est nettement plus ouvert, sur une durée plus longue également. Le rythme est de ce fait un peu plus bâtard.
De manière générale, après le film d’alien et le film lovecraftien, on a quelque chose qui ressemble plus à une adaptation de Stephen King —d’autant plus avec l’antagoniste, un mystérieux écrivain d’horreur—, même si les références à Lovecraft sont nombreuses également.


D’un autre côté la réflexion du film est la plus développée. Après avoir exploré la paranoïa et les apparences dans The Thing et la dualité science/religion dans Prince of Darkness, Carpenter nous parle en plus de la fine ligne qui peut parfois séparer la réalité de la fiction, avec une mise en abime et un jeu subtil avec le 4ème mur très appréciables. En effet, au lieu de nous sortir de l'action, Carpenter réussit le tour de force de nous y plonger au contraire encore plus : "Ceci n'est pas un film".


Côté réalisation, on a affaire à du Carpenter classique, peut-être un peu moins exubérant dans ses effets spéciaux, avec une musique efficace signée Carpenter, et une image toujours aussi faussement "cinéma d'exploitation" donnant naissance parfois à des plans de toute beauté. Les acteurs, quant à eux, ne brillent pas par leur subtilité —Jürgen Prochnow en premier lieu mais aussi Sam Neil— mais font le travail.


Bref, si vous aimez Carpenter et en particulier les deux premiers volets de sa trilogie de l’Apocalypse, vous ne serez pas déçu par ce dernier film.

Bastral
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le 14 juil. 2018

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Bastral

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