Il était temps. Terry Gilliam (que je ne connais que via les deux grands films des Monty Python), Brad Pitt, Bruce Willis, du beau monde pour faire quoi ?
Certainement pas un beau film ; un futur crade, un présent tout aussi crade et un passé encore bien pire, rien n'est beau dans ce film. Les tronches déformées des scientifiques au travers d'un prisme ; l'asile psychiatrique dans lequel James Cole fera les rencontre de sa vie ; l'hôtel dans lequel James Cole et le Dr Railly vont pouvoir enfin emmêler encore un peu plus le fil du temps ; une tranchée de la guerre de 14. Tout est crade, désespéré et s'enfonce dans la déchéance.
En fait, les seules belles scènes, optimistes, c'est la nature qui envahit la ville. Des scènes animalières, sans hommes, donc. Inutile de chercher beaucoup plus loin l'un des messages de ce film, l'homme corrompt tout ce qu'il peut.
Le deuxième propos du film, c'est la folie. Brad Pitt est absolument phénoménal, prouve qu'il est l'un des rares acteurs capable de cabotiner sans me lasser, préfigure les personnages qu'il incarnera dans Snatch et Fight Club ; une folie maîtrisée, des monologues délicieux, une interprétation incroyable. En face de lui, en train de perdre pieds, on a Bruce Willis qui n'a jamais été aussi bon que dans ce personnage en lutte entre ses certitudes et son envie d'être normal. Madeleine Stowe ne gâche jamais le film, mais sa prestation est bien plus anecdotique. Willis entre ces deux extrêmes cherche sa place, la vérité, sa vérité, la perd, la retrouve.
Au milieu, un scénario riche en rebondissement, de bonnes idées autour du voyage dans le temps, complexe mais pas obscure.

Je n'avais jamais vu le film, je l'ai découvert, me suis questionné, j'ai essayé de glaner des indices dans les différentes scènes du film, les flashbacks, le plan final, la dernière conversation téléphonique de Cole... Tellement de possibilité - j'hésite entre le revoir rapidement pour comprendre peut-être la fin du film, ou rester dans l'incertitude et la perplexité dans laquelle le réalisateur a voulu me plonger.

Quelle fin !

Créée

le 20 mars 2015

Critique lue 412 fois

10 j'aime

5 commentaires

Pierre Marot

Écrit par

Critique lue 412 fois

10
5

D'autres avis sur L'Armée des 12 singes

L'Armée des 12 singes
Sergent_Pepper
6

Back to my future

Voir L’armée des douze singes à 19 ans est une expérience du temps dans ce qu’elle a de plus plaisante. Nous sommes en 1996, le blockbuster du moment se teinte d’une coloration un peu branque et...

le 22 sept. 2014

89 j'aime

12

L'Armée des 12 singes
Kobayashhi
9

There's no right, there's no wrong, there's only popular opinion.

Après un énième visionnage de Twelve Monkeys, je me devais de rendre un petit hommage à cette perle de la science fiction, avec une petite question, pourquoi c'est si génial ? -Parce que c'est ça...

le 26 août 2013

69 j'aime

5

L'Armée des 12 singes
Vincent-Ruozzi
9

Cadeau d'anniversaire pour les 10 ans de Brazil

Dix ans après Brazil, Terry Gilliam, membre des Monty Python, signe un second grand film d'anticipation avec L'Armée des douze singes. On y découvre le monde en 2035. Monde ravagé par un virus où...

le 6 nov. 2014

49 j'aime

3

Du même critique

Princesse Mononoké
Pierre_Marot
10

Critique de Princesse Mononoké par Pierre Marot

Évacuons rapidement l'évidence : la musique, l'animation, le dessin, tout est somptueux. Il est inutile de tergiverser, sur le plan technique, ce film est un chef d'oeuvre. Il ne sera pas nécessaire...

le 16 déc. 2014

31 j'aime

4

Mon voisin Totoro
Pierre_Marot
8

Mon voisin Choupi

J'ai vu Totoro au bon moment, je crois. Bien sûr, j'aurais pu le voir beaucoup plus jeune, à l'âge de Satsuki, j'aurais plongé comme les filles. Mais aujourd'hui, ça n'est pas moi qui m'identifie aux...

le 12 janv. 2015

23 j'aime

11