des Hommes avec un grand H évidemment, ceux qui en ont, qu'ils soient homme ou femme. Plongée froide dans la Résistance, vue sous l'angle quasi exclusif de sa part gaulliste, mais sans en oublier d'autres composantes (communistes, royalistes, étrangers).
Mis à part d'ailleurs le passage un tantinet fayot envers Mongénéral (on était en 1969 et le vieux chêne avait été furieusement secoué ), ce film est tout simplement grand. Grand par sa virilité, sa noblesse, ses portraits, ses acteurs (ah ! comme un Lino Ventura manque dans le cinéma actuel...). Grand par sa réalisation froide et juste, son épure, son utilisation parcimonieuse de la violence. Son montage et son rythme. Grand par ses personnages, une élite finalement restreinte, des aristocrates solitaires mus par une cause qui les dépasse et qui regardent de haut mais sans rancoeur les autres, ceux qui ne s'engagent pas. Et malgré tout une allusion fine et touchante à la résistance passive de la population, le coup de main occasionnel du non-résistant sans lequel rien n'aurait été possible (magnifique passage avec Reggiani). En regardant l'Armée des Ombres maintenant, on ne peut évidemment s'empêcher de se poser deux questions : aurais-je fais un choix à leur place ? Et si oui, aurais-je choisi le bon côté ? Le meilleur film de Melville, avec bien entendu le Cercle rouge.