Don Juan pragmatique.

J'ai toujours du mal avec les comédies romantiques. De une parce que le scénario, malgré les variantes et les changements de cadres, reste toujours dans le même sillon, dans un même déroulement préconçu. De deux, parce que la réalisation reste quasiment toujours terne pour ne jamais perdre le fil des deux protagonistes principaux. Malheureusement, ce film possède ces deux défauts, ce qui n'est pas une surprise. Mais il possède un postulat de départ intéressant: la première rencontre n'est pas du tout fortuite, et même, le personnage interprété par Romain Duris a un but pas du tout romantique. Il monte de façon totalement factice une relation fusionnelle. Et c'est là la grande qualité du film, c'est de monter une intrigue qui fait savoir dès le départ qu'on suivra le train classique. Le scénario anticipe donc quasiment tout les passages obligés, parce que c'est le rôle du personnage de séduire sa cible. En codifiant forme et fond, le film trouve une force inattendue, et donne une coup de fraicheur sans aller à une entière rénovation du genre. Une bonne surprise dans la forme donc, mais qui ne change strictement rien au message final: le vrai amour fait fit de la richesse, de la situation sociale, mais est surtout un lien entre deux esprits. Bref, rien de nouveau sous le cocotier du message moral.