Xavier, étudiant en économie (M. Romain Duris), souhaite intégrer le Ministère des finances. Par un ami de son père, il trouve un poste, mais, au préalable, il doit faire un échange en Espagne. Il part ainsi pour Barcelone, abandonnant momentanément, mère, sœur et petite amie, déconcertées par ce départ. Il intègre une colocation relevant autant du joyeux bazar que de la tour de Babel, du fait des nationalités diversifiées de ses résidents. De là, les quiproquos s’accumulent gaiement, avec le médecin et sa femme qu’il a rencontré à l’aéroport ce qui le mène à une relation adultère, des tentations de part et d’autre, la visite de sa petite amie, des soirées nombreuses, des cours en catalan là où il ne parle que le castillan, une description de l’amour lesbien par sa colocataire belge (Mme Cécile de France). De cet imbroglio, naissent des souvenirs impérissables et la confirmation d’un sentiment d’appartenance à l’Europe et un plaidoyer loufoque pour les échanges universitaires.
Dans cette comédie sociale, les traits sont grossis par un humour burlesque, ce qui n’est pas déplaisant pour avoir l’esprit ouvert à cela ; quant au message général, il me séduit, du fait de mon tropisme pour la construction européenne, l’apprentissage des langues étrangères et l’ouverture aux différentes cultures, comme pour l’Espagne, sans parler le catalan non plus.
L’Europe étant devenue trop sérieuse, technique et bureaucratique, il faudrait donc le chemin de traverse de l’humour burlesque, de la cure de jouvence estudiantine pour combattre le repli sur soi, admettre que les Etats européens ont plus en commun que de différences, outre la barrière de la langue. Le pari est osé, un tantinet désabusé dans son constat et risqué dans sa méthode, mais il fait mouche, tire le rire aux lèvres et m’épanouis dans les idées qu’il veut défendre, l’ouverture aux autres cultures, l’interaction entre Etats européens, le respect des différences. Et il est bon de rire de temps à autres.