Tentative honnete de retour au conte fantastique.

Les plus

On retrouve dans 'L'homme qui rit' le plaisir des films tournés "tout en studio «comme ces grandes co-productions européennes du passé. Ce côté artificiel renforce l'aspect conte du récit, on abandonne le 17e siècle anglais du roman original pour un royaume intemporel de contes de fées.

Décors, costumes et photographie sont très réussis et rappellent les grandes heures du cinéma populaire d'antan.
J'ai apprécié les dialogues de Guillaume Laurant, scénariste de Jean Pierre Jeunet depuis Amélie Poulain.Il tourne des dialogues dans un français littéraire qui les rend très plaisants à l'oreille et nous renvoie la encore aux fables de notre enfance.

Le jeu expressionniste de Gérard Depardieu dans son rôle de forain, saltimbanque généreux et truculent (le personnage m'a rappelé le Vitalis de Sans Famille) s'intègre parfaitement à l'esprit du film.
On sent qu'il a pris plaisir à manier cette langue très classique et à l'air plus concerné que dans ces derniers films.
Marc-André Grondin se tire lui aussi assez bien du rôle principal de Gwynplaine et parvient à jouer la naïveté et l'innocence sans tomber sur l'écueil de la niaiserie.
J'ai beaucoup aimé le vétéran Serge Merlin perfide à souhait dans le rôle du chambellan Barkilphedro qui semble tout droit sorti d'un classique animé Disney.
Les moins

Le titre indique l'Homme Qui Rit de Victor Hugo pourtant il serait plus exact de titrer l'Homme Qui Rit de Tim Burton!
Gwynplaine est ici un cousin d'Edward aux Mains d’Argent, affublé du maquillage de Jack Nicholson dans Batman plongé dans les décors de Sleepy Hollow! Le tout sur une musique "plus Danny Elfman que moi tu meurs" avec abondance de chœurs d'enfants compris.
Les "hommages" au petit maitre de Burbank sont si poussés qu'on frise parfois la reproduction voir la contrefaçon.

Le scénario bascule parfois dans une naïveté un peu trop poussée frôlant le ridicule. Avec sa morale "Vous les puissants vous êtes très méchant " on est plus proche de Florent Pagny que de Victor Hugo!

Emmanuelle Seigner issue d'une grande dynastie de théâtre prouve que le talent n'est décidemment pas affaire de génétique.
Mais elle s'en tire plutôt pas mal comparé à la jeune Christa Theret qui interprète la petite orpheline aveugle Déa comme si elle était dans un film de Mel Brooks ou des inénarrables ZAZ.

Conclusion :
Le film malgré ses maladresses, ses défauts (de rythme, de jeu) à le grand mérite de proposer une oeuvre techniquement réussie (malgré les emprunts) et tente de se démarquer de la production française actuelle en livrant, sans cynisme, une fable à l'ancienne. 5/10
PatriceSteibel
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le 4 déc. 2012

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PatriceSteibel

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