Mon père m'en parlait depuis des années. Il l'avait vu à sa sortie, au cinéma, quand il était étudiant, monté à Paris. Il en chante encore la musique obsessionnelle, un des éléments majeurs de ce film quasi-muet. Et cette scène de suspense insoutenable : le paysan japonais qui grimpe sur un sentier va-t-il tomber et renverser son seau, et l'eau précieuse qu'il est allée chercher en bateau loin de cette île nue où il n'y a pas de source.
Quand je l'ai vu à mon tour, étudiante à Paris 30 ans après mon père, dans un de ces petits cinémas du 5ème ou 6ème où j'ai passé autant de temps qu'en cours, j'ai retrouvé dans ce film tout ce que j'étais prête y trouver, sous influence !
C'est un poème, il faut être "in the mood" pour la lenteur, la beauté lancinante... avant d'affronter l'île nue !