L'intrigue de « L'implacable » se base sur les ingrédients habituels des polars noirs : trahison, femmes volontairement ou involontairement dangereuses, lourd passé polluant le présent et semblant interdire tout avenir. Mais ici, le dialogue apporte une touche d’humour qui éclaire un peu le noir. On sent le personnage principal solide, déterminé et surtout très perspicace ; rien n’est fragile chez cet homme pourtant condamné injustement. En cela, le film pourrait être rejeté de la catégorie « films noirs » pour se voir classer en « pur polar » (ce qui n’est pas honteux). Mais la fin du film, même si elle est sobre, montre une fatalité quand même conforme au genre ; il s’en serait fallu d’une minute de mise en scène un peu appuyée dans la désillusion pour que la noirceur fasse son office. L’histoire avait ce qu’il fallait pour ça.
Le rythme du film est rapide, ce qui est un bon point mais je dois reconnaître que les dialogues étant assez fournis dans la première partie, il m’a été quelquefois un peu difficile de suivre les sous-titres (amateurs dans ma copie).
On pourrait regretter que la bonne composition des acteurs, la photographie et le montage soient un peu sages. Un poil d’expressionnisme n’aurait pas fait de mal et aurait peut-être même fait de ce bon film un film majeur.


En l’état, ce film à petit budget est intéressant et j’ai passé un excellent moment.


Je ne résiste pas à l’envie de faire suivre ici un extrait de l’avis publié par Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans leur « 50 ans de cinéma américain » :


« Il (Robert Parrish) débuta avec un policier remarquable, « Cry Danger », dont le dialogue étincelant est dû à William Bowers. Une mise en scène modeste mais très efficace mettait en parfaitement en valeur l'humour de situations, leur violence latente. Autour d'un Dick Powell dont l'interprétation donnait le ton concis, sans fioritures, du film (qui fut remarqué dès sa sortie par Manny Farber) il y avait une galerie d'acteurs de second plan, tous remarquables : Regis Toomey, Richard Erdman et inénarrable William Conrad dont l'affrontement avec Dick Powell constitue l'un des moments les plus excitants du film. »

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le 26 mars 2015

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