Puisant dans le burlesque et la fraternité de quoi lutter contre la violence des hommes, le cinéma de Kaurismäki transforme le réel en fables mélancoliques. Grandeur des cœurs et absurdité du monde se mêlent dans un ballet irréel mais pas abstrait qui redonne à la simplicité et au bon sens une place de choix. Très stylisé formellement, sobre narrativement et d'une ironie bienveillante, L'autre côté de l'espoir vient poursuivre le travail de son auteur sur la question des migrants. Porté par le charismatique Sherwan Haji, moins éblouissant que Le Havre, le nouveau film du cinéaste finlandais n'en demeure pas moins profond et beau.