En entamant La Boum 2, je m'attendais à une suite de trop, précipitée, qui se prendrait une gamelle en tâchant de reproduire l'âme du premier film. J'ai d'abord cru avoir raison devant l'interprétation insupportable de Sheila O'Connor... mais finalement c'est tout l'inverse.
Les choses ont changé en deux ans. La mode est différente, les passions ont mûri... et la boum n'a plus le même attrait. Ce n'est plus la fête clandestine qu'on fait en cachette car c'est trop révolutionnaire pour les parents. Ça s'est institué, et Pinoteau va se faire un plaisir de nous montrer comment.
Très attaché aux divers talents spécifiques de ses interprètes, comme la danse et la boxe, La Boum 2 construit un décor subsidiaire qui n'est pas là que pour distraire. C'est au travers de ces hobbys que se traduit l'introspection adolescente, et cette diversité était rien moins que primordiale. Sans elle, l'amour aurait été la seule facette de cette recherche de soi chez les jeunes, et on serait devant un roman gnangnan et historiquement lacunaire.
Or l'œuvre accomplit de nouveau (quoique pas aussi aisément) l'exploit de se trouver à l'intersection de trois générations. Si Denise Grey représente la troisième avant tout pour amener du rire et de la légèreté (elle y arrive, remarque), les deux premières sont conciliées avec tendresse. Le couple formé par Claude Brasseur et Brigitte Fossey est devenu encore plus wholesome et pose des remarques particulièrement pertinentes (pour une comédie) sur les bons comportements conjugaux.
En bref, La Boum 2 opère une continuité bien pensée, se détachant du film s'origine où et quand il faut. En évoluant avec son temps, le film donne le sentiment que son univers entier a grandi (pas seulement ses actrices) et donne un éclairage social que le premier aurait pu donner aussi. S'il n'avait pas ébloui à la place.