Réalisé en 1970, Città Violenta est la première incursion du réalisateur italien Sergio Sollima dans le polar. Après avoir débuté sa carrière en réalisant quelques euro-spy (la série des 3S3, voguant sur le succès des James Bond) et une excellente trilogie westernienne, dont un chef d’œuvre du genre, Le Dernier Face à Face.


Au casting, il rassemble une jolie palette d'acteurs américains, dont Charles Bronson et Telly Savalas ainsi que son épouse dans la vie, l'actrice Jill Ireland dans le rôle de la femme-fatale. Le français Michel Constantin dans un rôle à contre-emploi, vient compléter la distribution.


Si l'est une qualité que l'on peut aisément reconnaître à Sollima, c'est une sorte d'accomplissement à gérer un excellent tempo entre des scènes de poursuites automobiles à la Bullit, d'excellentes factures, le français Rémy Julienne gérant les cascades, toujours adouber par de vraies idées de mise en scène quand il s'agit de mettre en application l'action pure et une réalisation moins excessive et exubérante que certains de ses comparses italiens.


Tout l'intérêt du film, un polar très inspiré de ces modèles américains de l'époque, réside dans une mise en application méthodique exclusivement basée sur les conséquences des actes précédents, trahison-punition. On est dans un monde où la chevalerie et la bravoure ne sont pas les modèles de vertu de cet univers de gangsters sans autres intérêts que le leur propre. Bronson dépareille un peu dans cet univers d'ordures, présentant une image de tueur à gages qui ne cesse de subir les actes de traitrise de gens qu'il pensait être des amis.


Tous les artifices du polar urbain américain sont présents. La bande originale signée par le maestro Ennio Morricone, s'inspire directement de ses modèles yankees à la Lalo Schiffrin.


Bien rythmé et mis en scène, sans les excès parfois redondants du cinéma bis transalpin quand il chercher à imiter son modèle américain, ce film est un honnête polar anarchisant où toutes notions d'héroïsme et de figures de style sont mises au rencard dans un joyeu jeu de massacre où il ne doit en rester qu'un.

philippequevillart
7

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le 14 juil. 2017

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