Premier biopic réalisé sur un Président toujours en poste (du moins en France), ce portrait du plus grand, du plus élégant, du plus compétent, du plus brillant chef de l'Etat de la Vème République (rassurez-moi : je n'étais pas crédible une seule seconde là?) n'est pas nul, mais vraiment pas bon pour autant. Car qu'apprend-on de vraiment nouveau sur Nicolas Sarkozy, sa vision de la politique, son état d'esprit? Pas grand-chose. Oh il y a bien quelques scènes qui sont intéressantes, mais elles sont tellement rares, comme si la seule audace de Xavier Durringer avait en définitive été de faire un film sur un Président toujours en activité. Avouez que c'est un peu court ! Heureusement, Denis Podalydès livre une prestation brillante, apportant une réelle complexité à un homme des plus méprisables (cela n'engage bien sûr que moi! Quoique...), loin des figures très « Guignols de l'Info » auquel on pense en voyant notamment apparaître le Jacques Chirac concocté par Bernard Le Coq (à ne pas confondre avec Yves, voix officielle de Jacquot chez les irrévérencieuses marionnettes). Alors oui il est louable de vouloir donner une image « humaine » à son « héros », de montrer que lui aussi est capable de souffrir (le pauvre, sa femme s'est barrée, trop triste! Surtout que lorsqu'on voit la façon dont il la traite, on peut aisément la comprendre), mais à force d'insister là-dessus, on se demande quelles sont les véritables intentions de Durringer, comme si celui-ci cherchait presque à plaindre le camarade Sarko. J'ai trouvé cela assez gênant, et même si effectivement ce dernier est décrit à plusieurs reprises comme quelqu'un d'odieux (Hortefeux l'a pourtant trouvé sympathique en regardant le film : hallucinant!!) et d'un narcissisme face auquel même Fabrice Luchini passerait pour un ado timoré sur le point d'embrasser une fille pour la première fois, le malaise est bien présent (et surtout pas pour de bonnes raisons!), loin du jeu de massacre que nous promettait une bande-annonce très réussie. Vraiment pas sympa le Nico, mais pas non plus un monstre, voilà le message délivré par Xavier Durringer. Ne pas trop se mouiller, n'était-ce pas le pire choix possible?