Nous sommes pourtant sur SC entre gens raffinés et de bonne compagnie.
La Discrète a donc curieusement l'air d'être un peu tombée dans l'oubli, alors qu'elle avait recueillie un franc succès lors de sa sortie. Succès d'ailleurs on ne peut plus mérité, aussi bien public que critique.
Par la suite, Christian Vincent ne retrouvera jamais ce brio et sera même assez méprisé par la critique professionnelle parisienne - de façon sans doute un peu exagérée (oui j'ai bien aimé l'Hermine, ok surtout grâce à l'actrice danoise, j'avoue).
En tout cas, il s'agit incontestablement de son chef-d'oeuvre et même d'un chef-d'oeuvre tout court. Ce film fit décoller la carrière de Luchini, qui s'en donne à coeur joie entre mimiques et dictions précieuses qui lui sont si particulières. Qui à l'époque apportaient un vrai vent de fraîcheur - avant de lasser quelque peu ensuite.
Au-delà de la performance de Luchini, la Discrète est un quasi-sans faute : intrigue héritée des Liaisons dangereuses, dialogues classes et littéraires sans être pédants, atmosphère Quartier latin, grande fluidité du rythme, mise en scène réellement inspirée, excellents seconds rôles (Maurice Garrel et François Toumarkine), et... et surtout Judith Henry, touchante et absolument craquante, une vraie idée de génie par le directeur de casting.