Reviens-moi

Reviens-moi
1945: Paris est sur le point d'être libérée et la seconde guerre mondiale de s'achever. Marguerite est sans nouvelles de son mari Pierre. Naviguant entre résistance et collabo, elle tente de résister à ce manque ce qui n'est pas évident lorsque vous fréquentez le front même de la résistance et que vous hébergez une femme juive sans nouvelles également de son époux.
La parole garde sous silence ce que les yeux voient. Ou comment décrire l'indescriptible sans l'avoir réellement vécu. C'est en se basant sur l'autobiographie de l'auteur de l'amant que Foenkinos nous propose un ressenti similaire.
Une sorte de schizophrénie visuelle s'emparant de Marguerite nous est transmise par une remarquable technique photographique et une musicalité mélangeant à la fois cet indescriptible par un thème sombre évoquant la Shoah, et la joie de la Libération et ses musettes.
En Marguerite, Mélanie Thierry est remarquable, nous faisant ressentir cet enfer intérieur vécu et en illustrant parfaitement cette espèce d'indifférence nonchalante. Les décors sont également très bons et l'issue suggérée illustre parfaitement cet état d'esprit.
Le temps paraîtra peut-être un peu long sur la première moitié mais ce témoignage sur la place des femmes durant ce conflit est à recommander...