La famille Tenenbaum est éponymement un film sur la famille, avec toute que cela comporte, les joies mais surtout les peines, le divorce, la perte d’un être cher, la dominance du patriarcat, l’inceste, le sucuide. Toutes ces choses lourdes maitrisées sous un humour intelligent un ton pince-sans-rire, en font une merveilleuse tragi-comédie.


On rencontre ainsi trois enfants, trois génies, Chas (Ben Stiller) un maitre de la finance, Margot (Gwyneth Paltrow) une dramaturge exceptionnelle et Richie (Luke Wilson) un champion de tennis en herbe. Un jour leur mère Etheline, va demander le divorce, ne supportant plus l’égoïsme et l’infidélité de son mari, Royal Tenenbaum (Gene Hackman). Ce dernier se met ses enfants à dos en quittant le foyer. C’est cette crise familiale qui va profondément affecter le développement personnel de chacune des progénitures.
Vingt-ans plus tard, ils sont devenus adultes, mais vivent avec des blessures ouvertes et s’efforcent tant bien que mal à aller bien. Le retour de leur père va leur remettre les idées en place, en souhaitant se réconcilier avec eux.


L’unicité du cinéma d’Anderson vient tout d’abord de l’étrangeté et de l’inexpressivité de ses personnages. Le génie de enfants effacé par le spleen. C’est ainsi que Ben Stiller, Chas, veuf et démesurément angoissé nous apparait touchant et sensible (assez surprenant venant de sa part!). Que Luke Wilson, Richie, après être passé par le pire, assume enfin son amour coupable. Que Gwyneth Paltrow, Margot, dépressive neurasthénique sort peu à peu de son mutisme.
Bien que ceux-ci soient les personnages principaux, les secondaires ne manquent pas d’importance et ne se dispersent pas. On y retrouve Bill Murray, mari de Margot, ou encore Owen Wilson ami de la famille.


Autres points qui caractérisent ce film et son réalisateur, c’est bien sur, son rendu visuel et auditif.
Tel que pour The Grand Budapest Hotel, c’est un grand coup d’éclat visuel, nous stimulant la rétine par son esthétisme prononcé et ses couleurs travaillées, par ses fameux travellings latéraux et sa construction symétrique.
Et un régal pour l’ouïe avec une superbe bande originale très classe : Ravel, Bob Dylan, The Clash, Beach Boys, Nick Drake, Elliott Smith, Le Velvet, Van Morrisson et les Rolling Stones.


Troisième opus de Wes Anderson, La Famille Tenenbaum est le film qui pourra diviser sur sa « superficialité » et le style andersonien (Permettez l’adjectif !) mais aussi le film qui lancera le style et l’univers de son réalisateur, dans lequel il explore les liens familiaux et le rapport à l’enfance. (Tous ces thèmes qui seront récurrents dans sa filmographie, surtout dans Darjeeling Limited ou bien Life Aquatic). Et c’est bien dans cette histoire de famille touchante et émouvante que l’on sent les ambitions de Wes Anderson.

-XIII-
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le 27 févr. 2018

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