C'est un peu ce qu'on a envie de à Roschdy Zem pendant tout le film. Lui qui s'étonne, ou a peur, de savoir que sa fille a une vie sexuelle à 16 ans. Le film est une sorte de conflit générationnel. C'est comme si on prenait LOL de Lisa Azuelos, qu'on retirait toutes les blagues pour en extraire un film poignant sur les relations parents/enfants.
De même, le film ne cherche pas à nous montrer le fin mot de l'histoire, il ne cherche pas à établir la (une ?) vérité. Il ne fait pas la morale. Il nous montre des gens parler, discuter, mais surtout, incompris les uns des autres. Le procès a le mérite d'expliciter, presque, cette distance entre tous les personnages. D'un côté le procureur (jouée par la sublime Anaïs Demoustier), de l'autre, l'avocat de la défense. Chacun défendant ses intérêts et donc, dans l'offensive. On sent que Mélissa Guers est honnête, dans son personnage de Lise. Son jeu n'est pas parfait mais ça renforce sa naturalité. Tout comme elle représente presque sa génération. Celle des "millenials" que les parents ont du mal à comprendre. On croit qu'ils sont fous, qu'ils font n'importe quoi, baisent, se droguent, tous les jours. Alors qu'ils ont juste une vie, ils découvrent et profitent. Un peu à la manière de Deux (que je vous incite à voir), il exprime un manque de communication au sein d'une famille qui, presque, se redécouvre.
La mise en scène est assez froide dans le tribunal mais nous permet de respirer dans les scènes du quotidien. "Deux salles, deux ambiances". Le réalisateur sait penser sa mise en scène. C'est tout ce qu'on attend de lui. Foncez !