Les frères Dardenne restent dans le réalisme. Un cadre connu pour une vie simple. On suit Jenny Dawin dans son quotidien de médecin. Un soir, elle n’ouvre pas sa porte à quelqu’un qui sonne une heure après les visites. La fille inconnue est retrouvée morte et Dr Dawin se sent coupable. Elle ne veut pas retrouver le meurtrier mais simplement le nom de la jeune femme. La savoir sans identité, seule, ça la ronge.
Jenny reste silencieuse et l’actrice (Adèle Haenel) ne transmet presque aucune émotion, sauf le désarroi et la peur. Elle a préparé son rôle et l’a soigné surtout pour les gestes médicaux. On a l’impression qu’elle a fait ça toute sa vie. Malgré le suspens et la tension, certaines scènes restent assez longues. Heureusement que les deux frères et leur monteuse ont retiré 7:30 du film … Ils en ont oublié quelques-unes. La longueur donne un effet soporifique ! Pendant certains passages, on se retourne, regarde l’heure…
Les frères Dardenne reste dans le pure réalisme sans aucune paillette ni aucun artifice. Le perfectionnisme des dialogues où aucune négation n’est oubliée et aucune erreur de grammaire n’est faite casse le réalisme voulu. Alors que dans la vie courante, les gens font des fautes de syntaxes et de grammaires surtout lorsque l’émotion est fortement présente (ce qui est le cas dans la plupart des scènes). Le fait de vouloir faire une chose trop parfaitement rompt le réalisme des scènes de colère ou de tristesse. Quand un personnage s’énerve ou est triste, il ne va pas réfléchir à faire du bon français. Le réalisme n’est du coup pas tout à fait présent tout le long du film, dommage.