Je suis passionné par le milieu du grand banditisme. Des Vory v Zakone de l'ex-URSS aux bandits de la West Coast à la Mickey Cohen, tout ce qui touche au crime organisé me fascine. C'est donc avec beaucoup d'impatience et en pensant aux Lyonnais d'Olivier Marchal (2011) que j'ai attendu la French.
Marseille, 1975. Costumes et coupes vintage, BO parfaite, décors très soignés. Très vite, le ton est donné: Ce sera Pierre Michel, juge pugnace et épris de vraie justice, contre Gaetan "Tany" Zampa, parrain légendaire de la French Connection, bon mari-bon père et homme d'affaires intraitable. Dujardin/Lellouche, j'adhère depuis les Infidèles (chacun ses références..), mais ici le duo prend une nouvelle dimension, bien au-delà des considérations manichéennes et de la lutte du "bien contre le mal". Car Tany aussi a une famille, une femme à qui il veut tout donner, et un clan à tenir. Tout comme Pierre Michel doit lutter contre ses obsessions et déviances, son gout immodéré du risque et du danger. Leurs forces comme leurs faiblesses nous sont exposées lors d'une série de passes d'armes de 2h au cours desquelles on ne s'ennuie pas, le rythme est soutenu et entrainant, on rit même parfois, et on ne peut que respecter la grandeur de ces deux figures majeures de l'histoire du grand banditisme à la francaise.
En bref, ce retour vers les 70's est magistral, mention spéciale à Magimel dans le rôle du "Fou", sans doute une adaptation de Jacky le Belge, autre figure du Milieu à cette époque. On en ressort avec des envies d'aventure, de trafics et de hold-ups, mais surtout avec "Bang bang" de Sheila dans la tête pour la nuit-au moins.