Allégorie grinçante de la société de consommation, par un polémiste sulfureux disciple de Rabelais et de Jarry – même si ces références sont un peu trop écrasantes pour lui- ne répugnant pas aux effets les plus appuyés pour développer une vision du monde axée sur le sarcasme et la dérision.Nous narrant avec une truculence bonasse, une veine subversive aux couleurs de l’humour noir un homos sapiens rendu à son animalité originelle, ce moralisme goguenard se confond le plus souvent, -pour notre plus grand plaisir, il faut bien-toute honte bue, nous l'avouer-, avec une sorte de macabre jubilation.Si les rapports étroits et parfois saugrenus unissant au fil des âges la nourriture, le sexe et la mort ont été décrits depuis le 19 ème siècle, Ferreri nous plonge ici dans une véritable apocalypse carnassière, témoignage de la décadence d’une société qui ne songe qu’à s’empiffrer et forniquer quand, à l’autre bout du monde, des peuples meurent de faim.La saveurs acide de ses personnages,les dialogues à la note de fraiche cocasserie nous retient et fascine, s’inscrivant clairement dans la survivance d'une charge de poésie baroque du théâtre mirlitonesque cher à l’auteur d’Ubu Roi.Mais la chair est triste, hélas !
STEINER
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le 16 avr. 2014

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