Déambulant clopin-clopant à travers la campagne, Ichi, est l’une des figures incontournable du héros solitaire du cinéma de sabre japonais.


Le premier volet de cette grande saga (25 films, plus une série télé), narrant les aventures du masseur aveugle, immortalisé par l’une des figures majeures du cinéma d’exploitation nippon, Shintarô Katsu, est un excellent divertissement à la réalisation un peu épurée de la part de Kenji Misumi. Point d’envolées lyriques ou de combats ultra-violents, comme il saura en faire étalage par la suite.


A défaut d’exposer une nuée de combats au sabre, où les geysers de sang viennent arroser l’écran, ce qui sera l’apanage de son cinéma ultérieurement, Misumi installe un climat mélancolique, narrant une histoire d’amitié fratricide naissante entre Ichi et un sabreur d’un clan opposé, un homme malade et fataliste.


D’un schéma narratif classique et sans réelles surprises, Misumi parvient à tirer un long-métrage plus que satisfaisant, grâce à son sens affûté de la mise en scène, l’utilisation des contrastes de lumière propre au cinéma en noir et blanc, est ici utilisé avec une grande habileté, et par sa maestria pour créer une ambiance agrémentée par des joutes rares mais efficaces. C’est surtout dans l’art de distiller l’hystérie et la bassesse des gangs de yakuzas dont l’esprit de chevalerie laisse à désirer, en les opposants à un aveugle et un samouraï mourant, que ce premier volet de la saga prend toute sa valeur.

Créée

le 28 juin 2018

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