Pour moi La Ligne rouge restera toujours une vraie déception. Il ne s'agit évidemment pas d'un mauvais film mais je considère qu'il y a un énorme problème de rythme. J'ai l'impression d'avoir vu une version ultra longue, étirée jusqu'à épuisement du réalisateur mais non...
Tout d'abord il faut rendre à César ce qui lui appartient. Ce film est d'une beauté visuelle incroyable. Chaque plan est sublime, la nature y est montrée de manière flamboyante. Le réalisateur prend le temps de nous en mettre plein les mirettes et il a bien raison.
Le casting est simplement dingue. Citer l'intégralité des grands noms qui ont participé à La Ligne rouge serait beaucoup trop long. Evidemment on ne peut que se réjouir d'un tel rassemblement de grands acteurs, surtout quand leurs prestations sont si bonnes.
Les scènes d'action valent vraiment le détour. Non seulement elle sont très bien imaginées et filmées mais elles parviennent facilement à faire ressentir la peur des soldats pendant l'assaut. C'est aussi à ça qu'on reconnaît la réussite d'une scène de guerre.
Jusque là, La Ligne rouge aligne les qualités: un casting très impressionnant, une photographie magnifique, des scènes de combat parfaitement filmées et je n'oublierai pas l'aspect sonore tout simplement parfait. Alors où est le problème ?
Et bien il faut reconnaître qu'on s'embête clairement par moment. Le film est rempli de passages philosophico-poétiques particulièrement fatigants voire énervants à la longue. Durant les 30 premières minutes, il ne se passe franchement pas grand chose et je n'ai pas bien compris ce que le réalisateur voulait me dire.
Puis pendant 1h30 on est (enfin) dans le vif du sujet. Cette heure trente est pour moi le coeur du film. Par la suite, on doit encore subir de nombreuses scènes qui s'enchaînent et qui n'ont d'autre but que de faire philosopher quelques soldats sur la vie, l'amour, la mort, la nature, l'âme humaine, etc... "Pourquoi je suis ici, pourquoi la guerre, pourquoi la haine entre les hommes..." bref un charabia qui, au bout de 30 minutes sans discontinuer, devient réellement indigeste.
Je veux bien comprendre que le front est un endroit idéal pour réfléchir à l'absurdité de la situation lorsqu'on est un jeune homme de 25 ans, qu'on risque de mourir à chaque instant pour on ne sait quelle raison et qu'on est à des milliers de kilomètres de chez soi et des siens. Mais tout de même, la répétitivité des scènes, la nature parfois aberrante des propos, une telle insistance de la part du réalisateur... je ne comprends pas.
Le pompon ? Bien qu'on les suive pendant près de 3 heures, on ne sait rien de ces gars-là. J'ai rarement entendu autant de dialogues (et de monologues) qui ne servent à rien en terme de développement de personnages, à tel point que lorsque l'un d'entre est mort, ça ne m'a pas particulièrement touché.
Il faut aussi noter que si le casting fait rêver, la réalité du long-métrage laisse songeur. En effet, il y a de nombreux acteurs sur l'affiche qui n'apparaissent dans le film que pour une ou deux scène(s) anecdotique(s). La présence de Travolta, Clooney ou Brody se résume au strict minimum. Du coup, je me demande si elle était bien nécessaire...
Mon bilan sur ce film est donc très partagé. D'un côté on ne peut que saluer le travail sur l'image, le jeu des acteurs, les scènes d'action qui prennent aux tripes et la musique. De l'autre, on ne peut que s'emporter devant un tel déluge de monologues pseudo philosophiques sans intérêt qui à force de s'enchaîner, finissent par sortir le spectateur du film. Du contemplatif, oui. Les émotions des soldats, aussi. Mais, du charabia mystico-ridicule à toutes les sauces et sans fin, non, non et non.