Robert Wise commença sa carrière dans le domaine cinématographique au côté d’Orson Welles en tant que monteur de ce dernier. Il a d’ailleurs monté Citizen Kane, film très controversé qui a ruiné la RKO. Coupable par association, Wise est rétrogradé aux films de série B. Ses premières réalisations sont "La Malédiction des hommes-chats" et "Le Récupérateur de cadavres". Ses oeuvres démontrent un grand professionnalisme et Wise quitte rapidement la série B. Entre deux comédies musicales très connues; "West Side Story" (oscarisé meilleur film en 1961) et "La Mélodie du bonheur" (également oscarisé meilleur film en 1965), Robert Wise réalise en 1963, "La Maison du diable", un film d’horreur psychologique.
Le Dr. John Markway désire faire des études sur le Castle, un château qui a mauvaise réputation d’avoir été l’objet de plusieurs morts suspectes de femmes l’ayant habité. Il décide d’emmener avec lui quelque personnage possédant différents dons sensoriels afin d’augmenter les phénomènes paranormaux du château hanté.
Le début est probablement l’un des moments forts du film. Robert Wise fait preuve d’un incroyable talent de mise-en-scène. Avec l’aide de la magnifique narration du Dr, Markway, nous sommes projeter dans le passé, durant les événements tragiques survenues au Castle. Le réalisateur nous projette un à la suite de l’autre, les divers morts qu’il y a eu. À l’aide de l’incroyable photographie de Davis Boulton, qui nous offres plusieurs plans insolites et variés, Robert Wise nous prend par la main dès les premières secondes de l’introduction, et nous fait embarquer dans son histoire. De nos jours, beaucoup de réalisateurs ont oubliés cela. Le meilleur moyen pour accrocher le spectateur à l’histoire c’est une bonne mise-en-situation bien développé, et ce, dès le début du film. Ici, Robert Wise en profite pour nous présenter en détail le personnage principal, soit le Castle.
Comme mentionné dans le précédent paragraphe, Davis Boulton nous propose plusieurs plans variés ce qui donne à "La Maison du diable", une oeuvre extrêmement riche visuelle. On a droit à plusieurs plans très esthétique malgré que certains sont également tragiques. Nous sommes donc constamment confronté entre la beauté et la terreur, ce que ressentent les personnages du film qui séjournent dans le château. Davis Boulton utilise beaucoup de gros plans. Des gros plans sur certaines parties du corps, notamment les yeux, ce qui accentue le sentiment de peur du personnage. Le fait que le film soit tourner en noir et blanc est également un choix judicieux puisque cela accentue le côté réaliste du film, et la confrontation entre la beauté et la terreur. En fait, Wise joue beaucoup sur le contraste. De cette manière, il réussi facilement a créé une ambiance de tension constante et omniprésente. Dans quelques scènes du film, je me suis surpris à avoir une petite peur qui resurgissait ici et là.
Wise a également bien développé les personnages, ce qui n’est pas chose facile à faire pour beaucoup d’autre réalisateur. C’est à travers des personnages tous différents et colorés que l’histoire nous est raconté. Le personnage dont ont s’identifie le plus est celui d’Eleanor Lance, interprété par Julie Harris. C’est du fait qu’on peut entendre ses pensées qu’on peut facilement la connaître plus que les autres personnages. Mais cette façon de faire est à double tranchant. En effet, le réalisateur sur-utilise la voix intérieure d’Eleanor ce qui tend à énerver le spectateur. Pour ma part, j’ai trouvé le personnage d’Eleanor vraiment éprouvant à endurer durant tout le long du film, d’autant plus que c’est le véritable personnage principal du long-métrage. En fait, le personnage d’Eleanor est le défaut majeur du film. Il est triste de penser que le film aurait été bien meilleur si le personnage d’Eleanor avait été développé d’une façon différente.
Excepté ce défaut, j’ai été heureux de constater que "La Maison du diable" a très bien vieilli pour son âge et qu’il est toujours agréable de le regarder après chaque visionnement. Robert Wise est le pionnier du film d’horreur psychologique et "La Maison du diable" est un très bel exemple de ce qu’il savait faire.