Projet initialement prévu pour être mis en scène par Michael Reeves, qui dut se retirer du projet pour cause de décès (overdose de barbiturique), La marque du diable sera finalement confié au jeune réalisateur anglais Michael Armstrong.
L'œuvre se déroule durant l'Inquisition et nous narre les sévices qu'inflige un chasseur de sorcières dans un village autrichien. L'arrivé de deux individus mandatés pour surveiller ces jugements religieux va chambouler le train de vie de ce bourreau.
Interdit dans les salles obscures françaises, le film s'est fait une réputation pour sa succession de sévices divers et variés. La production en a fait son fer de lance lors de sa campagne marketing allant jusqu'à distribuer des sacs à vomi. Au vu de ces deux faits, il est plus qu'évident que les soit disant tortures est un attrait indéniable pour ce genre de pellicules.
Forte heureusement, nous n'avons pas affaire à une simple succession de scènes violentes mais bien à une critique de cette sombre période. En effet, tout film est une analyse de ce système et démontre que ces jugements n'étaient que des simulacres de procès. Le choix des personnages tend énormément dans ce sens. En guise de sorciers, on trouve d'un côte de personnes gênantes telles que la femme refusant les avances d'Albino et d'un autre de pauvres gens victimes de l'ignorance des représentants de la "loi".
Ainsi, cette pléthore d'accusés donne lieu à des séances d'interrogatoire pour le moins imaginatif. Pour autant, on est loin des débordements sanglants que l'on nous laissé fantasmer. Certes, les méthodes employées sont ingénieusement maléfiques, mais sont loin d'être insupportable ou écœurant à regarder. Seul l'arrachage de langue pourrait contredire les propos précédents.
De même, l'histoire d'amour entre la servante et un des représentants de Lord Cumberland a mal vieilli. En effet, ses scènes ne sont pas mauvaises, mais sont terriblement niaises. Dommage, car l'ensemble est plutôt bien rythmé et fortement intéressant au vu du sujet abordé.
Un autre bon point est l'absence totale d'éléments fantastiques malgré le sujet traité. On renforce ainsi le côté futile de ce tribunal et ne servant que des intérêts personnels et non spirituels.
Un bon film donc, aussi divertissant qu'instructif. Une jolie découverte qui est maintenant visible dans de bonnes conditions grâce à la boite d'édition The Ecstasy Of Films. Vue que l'entreprise ne fait pas les choses à moitié, l'œuvre est sortie accompagnée du fanzine Monster Bis n°24 qui avait fait un dossier sur l'Inquisition. Un second DVD permet de fournir plus d'informations sur le tournage via divers entretiens. Des compléments qui permettent d'approfondir l'univers décri. Pour les retardataires, inutiles d'espérer pouvoir se procurer l'objet celui-ci est épuisé. L'ultime solution restante est de trouver l'un des 666 acquéreurs de la bête et lui faire subir des sévices dignes de l'Inquisition pour obtenir sa copie.