Serial killer nazi

Le film mêle de façon incongrue le drame de guerre et la fiction criminelle. C'est en fait une sorte d'enquête policière à la veille du Débarquement de 1944, très habilement menée par un major allemand incarné finement par Omar Sharif à travers toute l'Europe pour découvrir l'assassin (allemand lui aussi) d'une prostituée (qui était aussi un agent de renseignement) et de plusieurs femmes. On peut trouver cette démarche dérisoire vu le contexte, mais en fanatique de la vérité, ce major mène inlassablement cette enquête pour débusquer cet assassin alors que le monde entier est plongé dans le chaos de la guerre, c'est ça qui est fascinant et qui surprend tout le monde. Cette enquête se poursuit même bien après la guerre parmi le haut commandement de la Wermacht, poursuivie par un détective français d'Interpol incarné par Philippe Noiret.
En face d'eux, il y a un suspect de taille en la personne d'un officier nazi complètement schizophrène, merveilleusement joué par un Peter O'Toole habité et glacial ; une performance qui impressionne. 4 ans après Lawrence d'Arabie, Sharif et O'Toole se retrouvaient dans des rôles totalement opposés. Disposant d'un bon budget, d'un tournage à Paris, d'un beau casting international où l'on trouve un sobre Philippe Noiret, un excellent Tom Courtenay, un bataillon d'acteurs anglais dans des rôles d'officiers nazis comme Donald Pleasance, Charles Gray ou Harry Andrews... ainsi qu'une belle partition de Maurice Jarre, le réalisateur Anatole Litvak réussit un film passionnant de bout en bout avec nombre de rebondissements, sans séquences de bataille propres aux films de guerre traditionnels.