La Reine des Neiges
6.1
La Reine des Neiges

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee (2013)

Depuis que les studios Walt Disney adaptent les contes classiques – soit depuis les années 30 – ils n’ont laissé passer que quelques incontournables. Avec La Reine des Neiges de Hans Christian Andersen, ils réparent un de ces oublis.

La première chose qui choque – vraiment – avec Frozen, c’est l’omniprésence des chansons. Alors entendons-nous bien : tous les long-métrages du studio principal proposent des phases chantées. Mais autant que Frozen, aucun. Durant la première demi-heure, à chaque fois que les personnages ont quelque chose à dire, ils le chantent façon Les Parapluies de Cherbourg ! Cette partie ne doit pas contenir plus de 5 minutes de… calme. Ensuite, nous revenons à un rythme plus proche de celui des autres productions du studio, et cela fait du bien. J’ignore si le but était d’attirer les fans de Glee, mais à un moment, il faut dire stop.

Depuis quelques années maintenant, Walt Disney a retrouvé comment faire rêver ses spectateurs. Il y a eu The Princess and the Frog, il y a eu Tangled, nous avons maintenant Frozen. Les ingrédients sont pourtant simples : magie, enchantement, princesses, romance, aventure, humour, et un peu de drame, le tout avec une histoire où nous ne devons pas avoir le temps de nous ennuyer, de la musique – quoiqu’un peu trop présente en l’occurrence – et une technique d’animation de pointe. Tout ce qui concerne l’utilisation des pouvoirs d’Elsa est un ravissement pour les rétines.

Et en même temps, nous sentons une volonté de moderniser le mythe – et à travers lui leur propre recette – ici en désacralisant le bon vieux coup de foudre instantané entre le prince et la princesse (et d’une façon largement plus subtile qu’un Shrek). Encore que, nous pouvons nous demander ce que les créateurs de ce film ont voulu nous dire, tant ils n’en sont pas à un paradoxe près. Anna, aussi énergique et attachante soit-elle, n’a qu’un seul but dans la vie : trouver un mari. Et ça, ce n’est pas très moderne. Pour ne rien arranger, elle a un cœur d’artichaut, et déçoit en passant trop rapidement d’un amour disproportionné à un autre. Ils désamorcent donc l’histoire d’amour, mais pour mieux en inclure une autre avant même la fin du film, comme si elle n’avait rien appris de la première.

Frozen n’est pas parfait, en tout cas moins que Tangled. Toujours est-il qu’il ne fait pas du tout honte aux grands classiques du studio, tant il propose de belles choses : une grande aventure, un humour efficace – les personnages comiques ne sont pas du tout aussi horripilants qu’ils n’y paraissent de prime abord – et une technique d’animation ébouriffante. Et pendant ce temps-là, Pixar se contente de suites à ces anciens succès, c’est à n’y plus rien comprendre.

Créée

le 31 déc. 2013

Modifiée

le 11 janv. 2014

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Ninesisters

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