La Reine des Neiges
6.1
La Reine des Neiges

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee (2013)

Le succès incroyable de ce film m'avait toujours laissé dubitatif car je ne connaissais que la fameuse chanson insupportable et son clip qui me donnaient envie de poignarder mon propre couteau.
C'est fou, ce film a acquis en à peine 3 ans une place tellement importante dans la culture populaire que je commençais à m'agacer des nombreuses références qui y étaient faites sans que je puisse les comprendre.
Alors, oui ! Je me suis laissé embarquer par le système et j'ai dédié 1h45 de ma vie à ce Disney dont les dessins animés ne m'avaient, après tout, jamais vraiment déçu auparavant, quand j'y raiponse (HAHAHAHAHAHA).
Comme je n'y connaissais rien, j'ai regardé le film sans attente particulière au niveau du scénario et des personnages... Je ne pouvais qu'être surpris !


Et bah c'est vachement long 1h45.


La fameuse Elsa vit avec sa sœur Anna dans le grand château de leurs parents. Jusqu'ici, pas de doute, on est bien dans un film Disney avec ces princesses qui vont connaître des péripéties tragiques avant de vivre heureuses pour toujours. Elsa a un pouvoir, pas encore contrôlé sinon ce serait pas drôle, qui est de tout refroidir autour d'elle et d'enneiger le monde entier. Grosso merdo. Une idée plutôt cool, on pourrait en faire des choses chouettes !
Selon une règle/prophétie douteuse (qui n'est autre qu'une solution scénaristique de faignant), Elsa doit se tenir éloignée de sa sœur pour la protéger. Oui, car si elle refroidit son cœur - volontairement ou non - alors cette dernière peut mourir... Elle a le droit de refroidir les autres parties du corps, là ça passe, là on peut la guérir, mais SURTOUT pas le cœur. C'est ça qu'est important. Voilà. C'est ce qu'ont dit les espèces de trucs chelous qui vivent dans la forêt. Pas le cœur.


Pas le cœur hein ?


Compris ? Bon.


Booooon...


Bon, elle a touché le cœur.
(Je vous ai déjà dit que c'était vachement long 1h45 ?)


Disney a toujours été fort pour inventer des personnages secondaires rigolos, mais ce machin tout naze, qui porte le nom de Olaf... La fatigue immédiate qu'on ressent dès qu'il ouvre la bouche. Comment torcher un perso en 2 secondes : "Olaf est un bonhomme de neige... Hum, comment déterminer sa personnalité ? Il a toujours vécu dans la neige alors il en a marre, du coup son rêve ça va être de bronzer au soleil ! On a bien bossé les gars...", et encore un anti prince charmant qui va forcément tomber amoureux d'Anna, accompagné de l'éternel cheval rigolo Disney (parce que les cheval ben cé tro bo) qu'on retrouve partout. Bon c'est pas exactement un cheval, faut s'adapter au terrain, mais on a compris le principe.


Et toutes ces chansons immondes... Les classiques Disney ont toujours eu beaucoup de chansons, mais jamais autant à ce que je sache ! Il y en a vraiment une toutes les 5 minutes, avec des paroles aussi médiocres que le doublage français d'une pub pour Swiffer.


Comment ne pas faire une overdose du graphisme à la Disney. TOUS leurs personnages se ressemblent, ils ont tous les mêmes gros yeux, les mêmes cheveux uniformes et les filles qui sourient en fronçant les sourcils pour se donner un air espiègle...


C'est facile de plaire aux gosses. Parce qu'il y a un pitre de bonhomme de neige, un cheval personnifié et des princesses trop belles qui chantent trop bien.
Et du côté des adultes, on a ici un film qui servira de référence aux défenseurs de l'image de la femme dans le cinéma (même si la fameuse reine des neiges ne décroche que 3 mots de tout le film) avec deux rôles féminins importants. Youhou !


Jouer sur le féminisme avec ces héroïnes qui ont toutes le même caractère (courageuse, espiègle, mais toujours chanteuse qui met des belles robes) c'est un peu se foutre de la gueule du monde. Régression totale par rapport au Mulan de 1998 qui reste une référence : ELLE a une raison précise d'être courageuse et de se battre, et ce qu'elle accomplit est une vraie leçon, pas un simple argument marketing. En fait on y retrouve tous les mêmes éléments : le cheval rigolo et le petit sidekick, mais ces deux personnages sont cent fois plus intéressants dans Mulan. Quand elle chante dans le film, c'est au début car la société veut la transformer en cruche, et au milieu par deux phrases : la première dans la chanson virile "comme un homme" lorsqu'elle dit d'une voix fluette "s'ils voyaient la fille en moi" en créant une complicité avec le spectateur sur l'ironie de la situation, et la deuxième fois quand les mecs parlent avec misogynie de la femme de leurs rêves, en disant "que diriez-vous d'une fille qui pense, d'une grande clairvoyance". Mieux écrit, mieux chanté, mieux intégré, plus raccord avec l'histoire, avec le sujet, vraiment féministe et jamais démagogue. C'était il y a 20 ans.


Ça, c'est juste de la merde.

Créée

le 30 mars 2016

Critique lue 411 fois

8 j'aime

Franky Latuile

Écrit par

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8

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