Je vais commencer cette critique par des points positifs. L'historicité des costumes est très bien reproduite, sauf deux trois tenues parfois portées par Camille Desmoulins ou Saint-Just qui sont parfois très "noires pour faire du noir". Mais sinon à ce niveau-là c'est plutôt fidèle. Paris est assez bien représentée, dans les décors parfois "rustiques", le bruit aussi, des détails assez sympathiques. Le casting est bon, à l'exception de Louis XVI qui est souvent représenté comme mollasson, faiblard et surtout, gros. On tend à croire qu'il était en fait, homme de bonne constitution, comme le furent en fait ses pères Bourbon.
Concernant le film sur ses bornes, on traite la Révolution Française, de la date de 1789 jusqu'à 1794 et la mort de Robespierre. C'est une délimitation qui n'est pas anodine, qui est souvent prise par des gens de droite d'ailleurs. De se dire que c'est la fin de la Terreur, à la mort de Robespierre, on atteint une Révolution plus "tranquille", débarrassée du tyran, tout ça, et que la Révolution prospère tranquillement... En réalité, ce n'est pas le cas. D'abord parce que l'affaiblissement de la gauche va remettre la droite au devant de la scène, dans une nouvelle structure nommée le Directoire qui va durer jusqu'au coup d’État de Bonaparte en 1799. Les luttes entre ce qu'il reste de la Montagne et la droite mérite aussi d'être expliquée. En plus c'est l’avènement de Bonaparte comme général de la Révolution.
Plus en détail, on remarque une tendance très Dantoniste, dont la mort est montrée comme une sorte de scène très triste qui contraste avec celle de Robespierre où tout le monde lance des roses. En réalité, on a pas de vrais preuves historiques de cette scène. Pour rester du Robespierre, on assiste à la diabolisation classique que l'on fait du personne. On ne parle pas des manigances de Vadier, Billaud-Varenne et Collot d'Herbois contre lui, ni des exactions de Paul Barras à Marseille, que l'on voit triomphant dans la dernière scènes, ni de celles de Fouché à Lyon, de Carrier à Nantes. Ces députés de la Conventions qui ont menés de terribles répressions un peu partout en France contre les anti-révolutionnaires.
On ne va pas parler des Affaires de Vendée (voir les conférences multiples de Jean-Clément Martin https://www.youtube.com/watch?v=Byrp0fqjQW8). On ne nuance pas d'ailleurs le propos de la "Terreur" remise en question par les historiens (aucun décret de préconise la Terreur, encore une fois, voir les conférences de Jean-Clément Martin https://www.youtube.com/watch?v=FLPqpETIj-w&list=LL1k15Yg7eCp1Ugp1vMbTWXw&index=4&t=0s).
Non, Robespierre n'était pas un monstre, cette image a été d'ailleurs fabriqué post-mortem pour justifier son exécution, par ceux à qui il voulait remonter les oreilles (voir raccourcir). Non, il n'y jamais demandé les noyades à Nantes qu'à fait Carrier, qui s'entendaient d'ailleurs tout sauf bien. Danton n'était pas non plus le gentil bonhomme comme on le voit, amateur de la bonne chair et de l'argent d'ailleurs. Non, la Révolution ne s'arrête pas en 1794. Non, Louis XVI n'était pas un idiot, c'était un roi très intelligent, biberonné aux idées absolutistes, et qui cherchait forcément à reprendre le pouvoir "à la Louis XIV".
Ce film est, à mon sens, mauvais, et n'y voyez aucune prise de position politique. Je n'aime pas personnellement les idées et les prises de position de Robespierre, mais il est diabolisé avec une telle passion que tout débat historique s'est rend impossible.