La fin du monde c'est triste. Z'aviez rien d'autre à dire ?

Ça raconte quoi au final ? Un père et son fils qui survivent, ok. Mais pourquoi ? Pour quoi faire ? Dans un monde complètement dévasté et désert ce serait, en ce qui me concerne, la question principale : Ai-je une quelconque raison de continuer ? Eux n'ont aucun but, pas même le début d'une lueur d'espoir. Même un classique "On espère trouver une communauté de survivants" aurait fait l'affaire, mais non, le père se charge bien de nous faire comprendre qu'il ne veut voir personne.


Ensuite ce qui constitue pour moi un gros problème d'écriture (ou une bêtise absolue des personnages, c'est selon) : Le gamin n'est pas débrouillard pour un sou. Je veux dire, il est né dans ce monde là. La joie, l'espoir, l'innocence il connait pas ! Et pourtant il reste d'une naïveté hallucinante, il ne sait rien faire et passe son temps à geindre et à pleurer. Mais t'es pas sensé le préparer ton fils ? À vivre dans un univers aussi déglingué ? La logique voudrait que si. Qu'est-ce que c'est ça ?


Tout ça fait que je trouve assez difficile d'éprouver la moindre sympathie pour les personnages (malgré la bonne performance de Viggo Mortensen). En résulte logiquement des scènes tensions qui tombent à plat.


La seule scène qui fonctionne à peu près à ce niveau là c'est celle du voleur. Mais elle est amenée de manière tellement débile qu'elle perd, là aussi, pas mal de force. Franchement, d'où tu laisse ton gamin malade tout seul pour aller fouiller un vieux bateau alors que t'as déjà à peu près tout ce qu'il te faut (et que t'es toi même déjà plus très frais) ? Tout ça pour, comme prévu, ne rien ramener d'autre qu'un vulgaire flare gun (qui servira pour une scène expédiée).


Le cannibalisme maintenant. Moui... non, on s'en fout en fait. "Et si on meurt littéralement de faim Papa ?" - "Non ! Parce-qu'on est les gentils." Ah bon bah d'accord.
C'est une question on ne peut plus légitime, qui te vient forcément à l'esprit à un moment ou à un autre, il n'y a rien de honteux à ça. Ça me semblait donc intéressant à traiter. Mais pas les scénaristes et/ou l'auteur visiblement.


La fin est niaise bien comme il faut, on était plus à ça près.


La musique est trop présente et n'est là que pour appuyer ce qui se passe à l'écran, inutile donc. J'aurais aimé justement n'en avoir aucune. Ça aurait pu donner beaucoup de force à cette scène quand le père retrouve un piano. Réentendre des notes de musiques pour la première fois au milieu de ce chaos... Tant pis.
La mise en scène est assez quelconque.
La photo elle, fait le taf. L'ambiance est là quoi. Même si je trouve un peu trop facile le choix du tout gris. Mais apparemment c'est comme ça que McCarthy a imaginé son univers. Donc bon boulot je suppose. Mais pas grand chose d'autre à sauver.


Une catastrophe.

Unherist
3
Écrit par

Créée

le 6 avr. 2017

Critique lue 185 fois

1 j'aime

Unherist

Écrit par

Critique lue 185 fois

1

D'autres avis sur La Route

La Route
real_folk_blues
7

La route est longue

Si vous avez des problèmes dans la vie, que vous enchaînez les malchances et les mauvais coups du sort, que vous êtes malade et orphelin, que votre femme s'est taillée avec votre caisse mais sans...

le 3 mars 2011

91 j'aime

7

La Route
Kazaam
8

Dead End

Hillcoat nous adapte ici un très bon Road-movie à l'esthétique froide et crasseuse d'une terre complètement dévastée en évitant habilement de tomber dans le cliché du film catastrophe moyen. La Route...

le 16 juil. 2010

79 j'aime

6

La Route
socrate
7

Le monde, radeau de la méduse

La vie n’est plus, ou quasiment : plus rien ne pousse, plus d’animaux, pas même un oiseau. Rien, plus rien, seuls quelques survivants… La moindre canette ou boîte de conserve est un trésor, les...

le 29 mars 2014

68 j'aime

25