Macabre est l'Homme. Bon est l'humain.

Comment représenter l'humain dans un monde post apocalyptique où seuls les plus robustes, les plus fins stratèges, les plus organisés voire les plus terrifiants, peuvent survivre, peuvent subsister quelques temps de plus que les autres ?
Ne faut il pas préférer la mort à cette vie désastreuse ? Faut il mettre toutes les chances de son coté et embrasser l'infime espoir, qui est de retrouver la vie d'antan ? Faut il faire régner la terreur, faire régner le bien ? Se méfier ou ouvrir les bras ? Tuer ou recruter ? Faut il profiter de la vie jusqu'à goûter la saveur de sa lie ?


Le temps d'un instant nous sommes transportés au coeur d'un monde détruit, sombre, sale, abiotique, inanimé, putride et sans valeur en companie d'un père et son fils. Ces derniers tentent de trouver un brin d'espoir, de trouver la sortie, d'atteindre la lumière.. Affamés, abattus mais motivés, ils avancèrent dans ces plaines abyssales où le cannibalisme est la porte de sortie de familles affamées et sans pitiées, où les "méchants" traquent, talonnent et harcèlent les "bons" tentant de fuir l'immoralité de leurs bourreaux.
Malheureusement parfois ils échouent et la souffrance endurée pour survivre n'eut été rien, rien du tout comparé aux sévices que ces derniers subiront entre les mains de leurs tortionnaires.
Ce film est une problématique, une question qui n'apporte finalement pas de réponse, elle met simplement en évidence, elle illustre le désastre psychologique, physique et moral que peuvent subir les humains dans de telles circonstances.


Chaque caractère humain est présent dans ce film, qui finalement, même si nous sommes dans un monde achevé et détruit, représente les questions philosophiques de la nature de l'homme. Cette ambiguïté, cette éternelle question, qu'était un homme à son origine ? Méfiant, violent et craintif ? Gentil, ayant de la pitié et sentimental ?
Tout y est, l'homme y est représenté dans son entièreté et c'est bien là la puissance de ce "road movie" macabre.


Faut il être "méchant" ? Faut il être "gentil" ? Que faire ?
Ce père et ce fils, malheureux mais à la fois heureux d'être ensemble.
Quel film, quelle problématique, quelle claque.


J'ai pas lu le livre parce que je suis inculte mais je m'en fous.

Kvarforth
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le 26 févr. 2015

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