Terminator 4 - Sans les Robots

De John Hillcoat je ne savais qu'une chose : il a réalisé The Proposition dont il avait commandé le scénar et la musique à Nick Cave. Je l'avais pas vu, à l'époque. Moi j'aime Nick Cave depuis 1995 alors vous pensez... De le savoir à nouveau à la partition ça m'emballe !


Donc j'entre dans la salle, on m'a dit : " c'est une grosse claque " et " ça déprime ", moi vous m'connaissez, j'suis pas un mec facilement coercible, alors j'attends de voir...


Alors oui, la déprime poisseuse et lancinante est au rendez-vous, mais au final, même si je suis d'accord avec une immense majorité des éléments mis en avants par les adorateurs du film, il souffre d'un mal chronique et insurmontable : il est trop bien construit !


Je m'explique.
Au fil de la vision j'ai pas arrêté de voir les différentes thématiques abattues les une après les autres avec une rigueur spartiate, du coup je me suis pris à anticiper : " Bon là ils galèrent pas mal, alors je pense qu'il serait temps de leur donner un peu de bonnes choses, pour qu'ensuite le malheur les rattrape... " Hop là sitôt dit sitôt fait, ils se dégottent un Bunker de derrière les fagots, bourré de victuailles !

Et finalement ils ne le quittent même pas à cause d'un événement perturbateur immédiat, mais à cause d'une obscure menace non identifiée... Il était juste temps qu'ils partent scénaristiquement...

Et le film se déroule un peu comme ça, de manière forcée, pas vraiment naturelle, en somme.


Voilà le seul bémol que j'ai à apporter, tout le reste me convient, la scène de Robert Duvall ( son oscar remonte à 1983, donnez-lui-en un autre ! ) est complètement géniale, tant du point de vue du sens que de l'écriture verbale à proprement parler. Et les scènes ou l'enfant tente de " faire le bien ", valeur à jamais disparue, marchent du tonnerre.

Et à son sujet, la scène du Coca-Cola est une merveille d'interprétation : un exercice qu'on devrait imposer à tout apprenti acteur au moins une fois par jour. Une précision hallucinante, moi j'vous dis.


J'ai appris récemment que, avant d'entamer le tournage de Terminator Salvation, McG avait fait lire The Road à toute son équipe pour qu'elle s'imprègne de la désolation qui y règne.

En s'attaquant au matériau originel, John Hillcoat a vraiment réussi son pari : imprimer le mot "désolation" sur une toile de 2,35/1... Avec une magnifique musique de Nick Cave ( donnez lui aussi un oscar, tant que vous y êtes. )

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Plus tard j'ai vu The Proposition en BluRay, et bah il est carrément mieux !