La valse des gadins

Le cycle proposé par Arte, dédié à Martin Scorsese s'achève avec une pépite dès plus délicieuse.
Cette oeuvre majeure de l'univers de Martin Scorsese est pourtant un pilier essentiel dans sa filmographie. Une fois de plus nous retrouvons pour une énième collaboration le duo Robert De Niro - Scorsese au sommet de leur art. Ce film s'insère parfaitement entre la verve tragique de Raging Bull et l'ultra violence des Affranchis. Ici le génie réside dans l'élaboration d'un sujet en apparence très léger sur la notoriété des artistes qui dérive rapidement sur l'harcèlement et l'humiliation.
Nous avons donc une fable qui saisie avec brio le manque de reconnaissance qui peut provoquer chez un fan de sombrer purement dans la folie en kidnappant son idole pour le remplacer à la présentation de son émission.

Un film de 1982 qui en 2015 s'avère d'une justesse et d'une vérité qui n'est plus à démontrer. Avec cette abondance d'anonymes qui fourmillent sur youtube, dans des théâtres ou dans des télé-réalité, rêvant tous d’être connu et reconnu par tous les moyens. Quitte à sombrer comme le film le démontre dans la paranoïa et la violence psychologique. Magnifiquement réalisé en plein cœur de New-York, ville chérie du réalisateur. Les plans dans les rues comme dans les studios télé sont incroyablement réaliste.

Je pense que cette quête de célébrité et de narcissisme est présente au fond de chacun de nous. Nous avons juste envie de nous faire connaitre ou reconnaître à un moment de notre vie pour obtenir une reconnaissance que nous n'avons jamais pu obtenir avec notre entourage, famille ou amis.
Le principal étant d'atteindre la gloire. Peu importe si celle ci est éphémère ou inhumaine. Ici dans la valse des pantins nous en avons une magnifique représentation.