"La vie rêvée de Walter Mitty" est une sortie de ce début 2014 que je ne voulais pas louper. Il faut dire que la promo réalisée autour de ce dernier avait de quoi intriguer. On pouvait voir Ben Stiller dans des situations des plus ahurissantes : sur la lune, sur un requin lancé à pleine vitesse (oui, oui) ou même au sommet de l'Everest. On ne savait pas trop quoi penser de ce film surtout en ayant à portée de main la filmographie de Stiller en tant que réalisateur. Je ne critique pas, je dis juste que Tonnerre sous les tropiques ou Zoolander pour ne citer que les plus récents étaient fendards mais ne regorgeaient pas de poésie...
Bref, maintenant le sujet introduit, nous pouvons nous intéresser à ce film. Pour faire succint, Walter Mitty est un employé chez Time Magazine. Cet homme étouffé par sa discrétion vit surtout sa vie grâce aux rêves qu'il fait, même éveillé. Des apartés surréalistes dans lesquels Mitty s'imagine des aventures auxquelles il prend exclusivement part. Mais les événements vont pousser Walter à agir réellement, quitte à vivre réellement ses rêves.
Dès les premières minutes, j'ai plongé la tête la première dans ce film. La musique d'ouverture tout en légèreté et le générique incrusté dans le décor annoncent la couleur.
Tout au long de la première partie du film, une mécanique s'installe. Walter agit de manière osée ou accomplit des actes qui dégoulinent le courage ; le plan est dynamique, la musique est épique, et là... retour à la réalité. Non, Mitty n'avait rien fait, ce n'était qu'un rêve, une de ses pensées dans lesquelles il se perd.
La première fois, on est évidemment surpris mais la surprise s’essouffle rapidement. Cependant, cela ne supprime en rien l'efficacité de ces scènes. Elles disposent en effet d'une mise en scène de qualité, d'une réalisation impeccable et d'une photographie incroyable. Je pense notamment, à une des dernières scènes du genre, gavée au numérique qui, elle, n'a pas pour but de s’inscrire dans un cadre réaliste ; Mitty surfe sur la route, les particules de bitume fusent, la séquence est intense, on se cramponne à son fauteuil. C'est terriblement efficace.
Une fois cette partie du film achevée, la seconde s’inscrit dans une optique de qualité assez similaire. Je ne divulguerai aucun élément du scénario pour votre bien (et le mien) mais la force du film tient en partie à ses moments forts. Ces moments indispensables à la captation de l'attention du spectateur. Ainsi, l'intensité du film au cours du temps prend une allure de sinusoïdale. Le schéma est simple mais on ne s’ennuie pas. Ou presque. Car le film n'est pas sans défauts. Là où son originalité est terriblement appréciable, on échappe pas aux séquences banales faisant hélas partie du cahier des charges des comédies américaines (comme les scènes entre Kristen Wiig et Ben Stiller où la teinte "comédie romantique" est mal dosée).
La qualité de la réalisation s'associe parfaitement avec la virtuosité de la bande son. Tous les thèmes originaux sont des petites perles Douces ou intenses, elles participent grandement au côté idyllique du film.
Une des séquence qui m'a fichu des frissons est celle où Kristen Wiig reprend Space Oddity (de Sir David Bowie) à la guitare. L'accompagnement s'emballe et là... on est comme en apesanteur.
Walter Mitty est un film permettant de connaître un nouvel aspect du profil artistique de Ben Stiller. Ce garçon a une fichue sensibilité. On sent parfaitement qu'il a mis un bout de son coeur dans ce film... et qu'il s'est éclaté à réaliser certaines séquences.
A la fois devant et derrière la caméra, son jeu est convaincant, c'est du bon Stiller. Les autres acteurs sont également bons. On regrettera cependant la caricature dans la création de certains personnages comme le chef tyrannique à la barbe marx-esque.
Je ne saurai que trop vous recommander ce film qui est d'une fraîcheur incroyable. Parsemé de plan d'une beauté fantastique (la partie de foot en Himalaya, les séquences marines, l'Eyjafjallajokull,...) d'un casting de choix (Sean Penn, bien qu'un poil cabotin, s'inscrit dans la distribution > la classe quand même) et une musique génialissime,... Le bluray du film ne doit pas vous échapper !!!
Cordialement.
