Un prof. Une ZEP. Un élève doué. La cité. Il n'en faut souvent pas plus pour séduire les critiques voir rafler de précieuses récompenses dorées, Césars ou Palmes, servez-vous, la pleurniche du 9-3 c'est une valeur sûre. Les banlieues ont la côte au cinéma... La vie scolaire s'éloigne des poncifs sociaux habituels et c'est une comédie enjouée et rafraichissante qui nous est proposée.
On s'en doutait en voyant la bande-annonce, La vie scolaire fonctionne par saynètes. Où plutôt par saison. Une année à suivre les déboires et les coups de coeur d'une nouvelle CPE, incarnée par la merveilleuse Zita Hanrot. Le casting est dans l'ensemble impeccable, alternant vrais comédiens et débutants, les dialogues sont souvent improvisés et le l'humour flirte avec l'émotion, le tout avec un naturel rafraichissant.
Le scénario est classique, plaisant mais sans grand originalité. La mise en scène en revanche est assez surprenante, force est de constater que Grand Corps Malade est à l'aise dans l'exercice notamment un surprenante séquence festives superposées entre le personnel éducatifs et les élèves. On apprend rapidement à aimer ce microcosme bouillant de vannes, de colère et d'hormones. Une comédie humaine qui n'épargne personne, les élèves sont bien des terreurs mais il y a beaucoup à redire sur les méthodes de l'éducation nationale... Le constat du film? Il n'y a pas de solutions, c'est parti pour durer et tant pis les quartiers défavorisés. Seule l'individualité peut éventuellement triompher.
Un feel-good movie sans surprise, c'est le plus gros reproche que l'on peut faire à la Vie scolaire. On préfère privilégier le fond plutôt que la forme, l'humour agissant comme un écran de fumée. Mais il y a quelque chose qui peut aussi titiller l'esprit du spectateur, c'est cette surenchère permanente du "VRAIE". Dans les banlieues, c'est là et seulement là que l'on trouve de VRAIES gens, avec de VRAIES valeurs, qui vivent de VRAIES moment de vie. Il y a le voile à chaque coin de rue, le français s'écorche sur les bouches et la délinquance marmite gentiment. Pas grave, c'est toujours plus intéressant que ces gamins de famille moyenne dans des villes sans histoires, eux ils ne souffrent pas, leur humanité n'est pas comparable à ceux qui vivent dans les quartiers chauds. Un discours clivant qui revient un peu trop souvent...
Peut-être est-ce là un jugement un peu sévère. Conservons nos acquis, La vie scolaire est une bonne comédie de rentrée avec de chouettes comédiens, grands comme petits.