Largo Winch II par Ciné-Look

"Largo Winch 2" suit la même logique que le premier, mais délaisse l'aspect économique de la BD pour laisser place à des scènes d'action façon "James Bond". Le scénario, quoique bien ficelé, n'a pratiquement rien en commun avec la BD. Divers personnages, dont des nouveaux, font leur apparition.

Le premier "Largo Winch" avait beaucoup plu, étant donné son aspect novateur peu français, ses scènes d'actions époustouflantes... c'était un genre de "James Bond", mais version française. Tomer Sisley était parfait pour le rôle et la réalisation de Jérôme Salle avait été saluée. "Largo Winch 2" suit la même logique que le premier, mais délaisse l'aspect économique de la BD pour déboucher sur des scènes d'actions très (trop ?) nombreuses qui ressemblent énormément à "Quantum of Solace" ou aux derniers "James Bond" en général, filmées avec un caméra épaule qui s'agite dans tous les sens et avec des plans rapprochés qui font qu'on ne voit pratiquement plus rien de ces scènes.

L'histoire est adaptée des BDs "La Forteresse de Makiling" et "L'Heure du Tigre"... mais autant le dire tout de suite : le film n'a pratiquement rien en commun (à quoi bon dire que c'est une adaptation)? Le scénario reste cependant bien ficelé: Largo Winch est maintenant à la tête du groupe W et son premier réflexe est de le mettre en vente afin de créer une fondation humanitaire. Seulement, le jour de la signature, on l'accuse étrangement de crimes contre l'humanité qui vont faire ressurgir des souvenirs de son séjour en Birmanie. Des scènes en Birmanie de la BD, il ne reste presque plus rien. Le personnage de Simon Ovronaz, ami de Largo, est introduit assez maladroitement, étant donné la présence d'autres personnages comme Sharon Stone en juge, Laurent Terzieff en méchant (l'acteur est mort directement après le tournage) et Mamee Napakpapha Nakprasitte dans le rôle de Malunaï. Les deux nouveautés qui surprennent sont le fils de Largo (qui sort un peu de nulle part) et le majordome Gauthier (Nicolas Vaude) dont le récit apporte une touche humoristique au film.

A côté de cela, on pardonnera la scène d'ouverture, soit une course-poursuite de voitures – dont on ne voit pratiquement pas le mouvement tant les caméras bougent – et une scène (pourtant bien filmée) où Largo saute d'un avion et a le temps de régler ses comptes avec le méchant avant de voler au secours d'Ovronaz et d'ouvrir son parachute, le tout en l'espace de plusieurs minutes.

Mais ces défauts sont excusés par un bon dénouement et on ose croire que la saga "Largo Winch" continuera à faire des progrès dans le futur.