Ce film dure trois heures
Cela est un fait acquis, Lawrence d’Arabie dure trois heures. Trois belles heures, c’est indéniable, mais trois longues heures. David Lean a des plans magnifiques à n’en pas douter, sur les dunes de sable, le lever de soleil sur les dunes de sable, des caravanes de chameaux à pas lents sur les dunes de sable, j’en passe et des meilleurs, mais il en a un peu trop. Si bien qu’au bout d’une heure et demie on se surprend à bailler en se disant « Tiens, des mecs dans le désert ! C’est étonnant ! ».
Somnolence.
Résultat on voit le film en deux fois et demie, avec des interruptions, des petits trous noirs dus à des assoupissements douillets sous le plaid. L’histoire n’a rien d’ennuyant pourtant, mais elle n’a rien de bien palpitant non plus. Et puis O’Toole, que j’avais pourtant adoré dans « Qui veut voler un million de dollars ? », est ici très fade. Dommage pour un personnage qui pourtant enchante les premières minutes avec son irrévérence délicieuse. Heureusement qu’il y a notre turfiste, j’allais dire « national », qui remonte le niveau en bédouin revanchard, avec sa petite moustache sexay.
Oui, j’avoue sans honte n’avoir plus trop suivi lors des vingt dernières minutes. Dans le fond, je crois que je me fichais un peu du destin de Lawrence, dont on voit d’ailleurs l’issue tragique en prologue du film. Il m’a donc manqué une accroche, un rythme qui m’emporte. Je suis restée ensablée dans la première heure et je n’ai jamais pu remonter mon retard.