« En ce temps-là, j'étais encore un petit garçon et j'avais rencontré l'amour de ma vie : les collines de Provence. »
Cette phrase de Pagnol fidèlement restituée par la voix off parfumée à la lavande de Jean-Pierre Darras ouvre Le Château de ma mère, la suite de La Gloire de mon père. Elle illustre parfaitement ce qu'on ressent devant ces deux films d'Yves Robert au casting et aux sentiments authentiques .
On pénètre dans l'univers du petit Marcel comme on feuillette d'un doigt taché d'encre ces livres d'images qui invitent à frotter la page pour y découvrir une senteur. Romarin, thym, laurier et poussière cramée sur les sentiers plombés de soleil. Odeur de craie et de savon à barbe de Joseph, le père instituteur bouffeur de curé.
Parfum d'eau de Cologne, d'amidon et de dessert vanillé de « Maman », prononcé avec la majuscule et l'accent d'un amour débordant. Tous les bruits qui composent les vacances d'un minot y sont aussi : le bavardage assourdissant des cigales, le grondement de l'orage qui force à courir et se cacher, le cri de la bartavelle, oiseau de gloire paternelle, le crissement des sarments sous les croquenots d'écolier, et l'écho dans la garrigue des premiers serments d'amitié.
Le tout à la gloire de Pagnol.