En vieillissant, Garrel revient à des narrations presque limpides.
Des séquences brèves, un ou deux plans, parfois réduites à un sourire ou une grimace - Garrel garde quand même un goût prééminent pour l'ellipse, pour le gommage de l'inexpressif - certaines donc quasi muettes, d'autres presque didactiques avec des interventions lumineuses de Maurice Garrel, père fantôme et étonnament présent et particularité de ce film, des séquences de rêves (reconnaissables à leur travail sur l'image).
Voilà à peu près les trois couleurs utilisées pour ce tableau de la séparation où Garrel une fois encore se révèle être le peintre du sentiment amoureux dans tous ses états sans oublier parfois de nous parler de notre condition et de notre soi-disante liberté. Luis Rego est au diapason, sobre, simple et réfléchissant comme un miroir.