Le roman et son adaptation au cinéma retracent la chronique d’un homme médiocre, Marcello (M. Jean-Louis Trintignant) qui se laisse petit à petit convaincre de rentrer dans les rangs du régime politique fascisme, par le confort que comporte le conformisme. Cela consiste en une stratégie de mieux passer inaperçu, de faire oublier la commission d’un crime qu’il croit avoir commis, sans ne jamais en avoir parlé à quiconque et de pardonner la vie dissolue de sa famille.
Il y est décrit le basculement progressif d’un personnage ordinaire au point de devenir passe-partout, néanmoins hanté par ses névroses, qui décide de basculer progressivement dans la « banalité du mal », pour reprendre l’expression d’Hannah Arendt. D’après une histoire personnelle basée sur la fiction, il est dressé une forme d’étude sociologique de la manière dont le mal et les régimes autoritaires peuvent emporter l’adhésion des foules. L’acteur principal incarne bien la froideur désabusée qui se raidie au fur et à mesure qu’il prend des responsabilités au sein de cette machine froide au sein de laquelle il acquiert un soupçon d’existence et d’autorité.