De la SF chez Ghibli

Ce que j'aime dans les films d'animation japonais, c'est plonger dans un univers, tantôt inspiré de la réalité, tantôt fantastique, sans trop se poser de questions. Ça ajoute au film une dimension particulière, parfois dérangeante, certes, mais qui a son charme. A priori avec le conte de la princesse Kaguya nous sommes dans du fantastique. Bref, la magie de la poétique naissance de la princesse opère jusqu'à ce qu'une intervention divine (extra-terrestre ?) vienne rationaliser tout ça. Malgré tout, la scène de cette dite « intervention » est l'une des plus troublante : le contraste entre la froideur des personnages et l'ambiance festive qui les accompagne fait ressortir un aspect très cruel de l'histoire.
Nous avons donc ici un film avec des personnages emplis de fraîcheur et attachants bien que caricaturaux (le père notamment). Le thème de la nature est très présent et convient parfaitement au style épuré du dessin qui se veut simple. Simplicité qui est mise en opposition avec l'aristocratie japonaise de l'époque. Car Takahata nous offre également une œuvre satirique, qui met en avant des hommes et des femmes très sophistiqués ; ne laissant plus de place pour la spontanéité de la pauvre Kaguya. En outre le graphisme est excellent et rend certaines scènes visuellement époustouflantes.
Enfin c'est une histoire empreint d'humanité, une sorte de retour aux sources, mais qui ne tombe jamais dans le pataud. L'aspect satirique, un peu cassant, et la mélancolie qui plane pendant une bonne partie du film donne à ce dernier un aspect, pas plus sombre mais moins naïf.