Quatre éléments, une unique personne capable de tous les maîtriser, et c'est son devoir pour restaurer l'équilibre du monde... Ce scénario vous dit quelque chose ? Raté, ce n'est pas "Avatar : le Dernier Maître de l'Air". C'est "Le Dernier Maître de l'Air", tout court, et je vous saurais gré de ne pas mélanger.
Car en effet, ce n'est pas à confondre, mais pas du tout !
Le film partait pourtant très bien. En fait, on dirait un peu mes partiels d'ELA... On commence avec un scénario extraordinaire, basé sur une des meilleures séries animées de l'histoire. On ajoute à cela un réalisateur qui avait déjà fait des preuves franches (M. Night Shyamalan est à l'origine du "Sixième Sens", "Incassable"...). Les acteurs ressemblaient plutôt bien aux personnages de la série animée (exceptés Iroh et Gyatso qui leur ressemblent, de dos, à cent mètres, par une nuit de brouillard épais, quand ma mamie regarde sans ses lunettes...).
Et vlan! Une erreur bête qui fout tout en l'air (comme cette f**tue capacité de découplage que j'ai oubliée...). Il essayent de résumer en une heure et demie l'équivalent de sept à dix heures de série ! Le challenge est osé, voire impossible. Du coup, la psychologie des personnages ne correspond plus. Ils changent trop vite et sérieusement, le plus grand tour de "magie" du film, ce n'est pas de regarder les prétendus maîtres des éléments faire maestrie de leurs techniques, mais c'est de voir Aang passer en dix minutes de film de "je n'ai jamais demandé à être l'Avatar" à "Allez les enfants de la Terre, on se sort les doigts du nez et on me suit pour mettre une fessée à la Nation du Feu" !
Sokka n'est même pas drôle, Katara donne plus l'impression d'être une lobotomisée qui suit "le monsieur chauve parce qu'il est rigolo avec son bâton". Zuko est teigneux, Aang n'est pas convaincant, Iroh est trop violent. C'est ridicule. La pauvre série qui n'avait rien demandé à personne s'est fait détruire.
La post-3D est à vomir et donne mal au crâne (j'ai enlevé mes lunettes au milieu du film et n'en ai rien perdu).
Je saluerai quand même les jolies chorégraphies qui donnent un charme aux combats et aux maîtrises des éléments. Les tatouages d'Aang sont bien plus détaillés que dans la série, et Appa est toujours un beau bison-nounours (un bison-nours ?) à qui on veut faire des câlins.
La suite a été décommandée. On se demande pourquoi. Sûrement une intervention divine. Le film passe à côté d'éléments essentiels et les plus belles scènes de la série sont soit massacrées, soit inexistantes. Ne perdez pas votre temps. Passez votre chemin. Sauvez vos yeux et vos neurones.