Genre : Nicolas Cage contre le Diable

Si ce n'était pas déjà fait – ce qui est fort probable avec une filmographie pareille –, ça l'est désormais. Nicolas Cage a rejoint Arnold Alois Schwarzenegger dans le club très select des acteurs ayant combattu Satan au cinéma. Le Dernier des Templiers – Season of the Witch en anglais, sans rapport avec le film éponyme de Romero – allonge la liste des films alimentaires de ce schizophrène du septième art, capable de se compromettre dans les productions les plus douteuses comme de frôler le chef-d'œuvre (Lord of War), ou de l'atteindre (A tombeau ouvert, de Scorsese).

Dominic Sena, également responsable de 60 secondes chrono où il avait déjà embarqué le neveu Coppola, entame sobrement son road movie moyenâgeux – il finira pied au plancher – avec un montage où s'enchaînent, de jour comme de nuit, été comme hiver, les batailles des croisés contre Sarrasins et autres hérétiques.

Les tribulations de Nicolas Cage et de son acolyte ont ceci de sympathique qu'elles rappellent furieusement le Sacré Graal ! des Monty Python. Dans une ville touchée par la peste nanarde, où l'on ramasse ses morts, les deux chevaliers sont chargés d'une mission par le cardinal Elephant Man, incarné par Christopher Lee à grand renfort de bubons en maquillage craignos. Ils vont convoyer la responsable du fléau, une jeune fille accusée de sorcellerie, vers une abbaye isolée où elle doit être jugée puis condamnée. Eventuellement, on lui fera subir le test : on la jette à l'eau attachée à une pierre, si elle remonte, c'est une sorcière.

Si le milieu de l'œuvre confine au navet, l'intérêt zygomatique renaît grâce à une relecture nanarde de la séquence du pont dans La Horde sauvage de Peckinpah. Nicolas Cage et son compère Ron Perlman, guerrier à carrure et peau d'ours, remplacent les chevaux et tractent eux-mêmes la diligence-cage de la sorcière sur un pont suspendu en bois, pourri, bien entendu. Dès lors, le grotesque et les maléfices iront crescendo jusqu'au bouquet final, apothéose d'effets spéciaux moches, de mauvais goût et d'éclats de rire, avec en prime un combat entre les chevaliers et des moines zombies pestiférés.
Soniclee
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le 20 janv. 2011

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